Comment se préparer à la prochaine pandémie mondiale ?
À l’heure où j’écris cet article, le monde connaît une pandémie qui oblige de nombreux pays à prendre des mesures drastiques qu’on n’a pas vues depuis la dernière guerre mondiale. Fermeture des frontières, confinement à domicile, quarantaine. C’est ce qu’on pourrait appeler un “Shitshow” et quoiqu’il arrive, ça fera date dans nos vies. Mais surtout, cette pandémie du Covid-19 nous montre qu’au début du 21e siècle, nous ne sommes pas vraiment prêts à lutter contre l’un des pires ennemis de l’humanité au cours de l’Histoire : les maladies infectieuses. Malgré le faite que nous savons que ce genre de crise arrive statistiquement tous les siècles et que de nombreuses personnes nous alertent régulièrement. Comme Bill Gates lors d’un TED Talk en 2014 ou les différents instituts comme le “Future of life institute”, “Future of Humanity institute”, “ Centre for the Study of Existential Risk”. Même si on n’est pas face à une pandémie de type “Destructeur de civilisation” comme la peste noire avec une chance sur deux de mourir ou ce genre de truc, voir des systèmes de santé s’effondrer dans les pays développés, car on n’arrive pas à contenir le rythme de contagion est inquiétant.
Une preuve supplémentaire qui témoigne du problème psychologique de prendre au sérieux les risques existentiels et catastrophiques. Que ce soit le réchauffement climatique, les disruptions technologiques comme l’IA ou les biotechs, ou les pandémies.
Mais cet épisode n’est pas consacré à la pandémie actuelle. Car nous avons décidé en amont de ne pas coller de trop près à l’actualité d’une manière générale sur cette chaîne. Et également, car il y a suffisamment d’info et d’opinions balancées partout sur le Coronavirus et on a pas forcément envie d’en rajouter une couche. Et je ne suis pas sûr que nous ayons l’expertise pour ajouter de la valeur à la conversation. Je vous recommande toutefois cette vidéo de l’excellente chaîne Kurzgesagt. Les sous-titres français sont dispo. Et essayer de suivre ce que disent l’Organisation mondiale de la santé, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies ou autre source d’info fiable.
La plus grosse pandémie récente remonte à 1918 avec la grippe espagnole qui a décimé 50 millions de personnes. Environ ¼ de la population mondiale. Toutefois nous avons connu d’autres épidémies virales au 21e siècle. Les 3 plus sévères ont été SARS en 2002-2004, la grippe aviaire en 2009 et Ebola en 2014. Mais elles n’ont pas engendré une catastrophe humanitaire mondiale digne de la grippe espagnole, en grande partie car nous avons plus de connaissance qu’à l’époque. Et si on remonte à la peste bubonique, la différence de connaissance est encore plus drastique, car la plupart des gens pensaient que c’était une punition divine ou une manifestation diabolique. Au 14e siècle, on ne savait pas que les infections étaient causées par des organismes microscopiques. Le simple fait de se laver les mains aurait pu sauver des centaines de milliers de personnes. C’est ça le pouvoir des connaissances. Comme le dit David Deutsh, tous nos problèmes sont causés par un manque de connaissance fondamentale.
On peut donc se poser la question : existe-t-il des connaissances que l’on pourrait acquérir dans le futur afin de mieux lutter face aux maladies infectieuses capables de causer des pandémies ? Et quand je parle de connaissance, ça peut être scientifique, technologique, de meilleures mesures sociétales, etc.
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Dans un futur à court terme :
Alors déjà, sur le court terme je pense qu’on peut profiter du fait que des milliards de personnes sont connectés en permanence. Et donc localisable. Je sais que ça franchit la barrière de la vie privée que beaucoup de personnes tiennent à garder lever, mais en tant de crises sanitaires, être capable de localiser les personnes infectées est une source d’information précieuse. Ainsi, on pourrait avoir une application qui nous révèle où se trouvent les personnes atteintes d’un virus contagieux responsable d’une épidémie. Ce qui nous inciterait à éviter de fréquenter les endroits et personnes infectées. Un bon moyen de ralentir une contagion. Et c’est d’ailleurs plus ou moins ce qu’il s’est passé à Taiwan et en Corée du Sud. Le gouvernement coréen traque les infectés grâce à leur téléphone et leur carte bancaire et informe les personnes alentour de la présence d’un malade. À Taïwan, les personnes revenant d’une zone contaminée sont confinées à la maison et leurs déplacements sont suivis via leur smartphone pour s’assurer qu’elles ne quittent pas leur domicile. Et si une personne sort sans autorisation, elle sera pénalisée par une lourde amende pour mise en danger d’autrui. Des mesures intrusives qu’on imagine difficilement applicables en France, mais si c’est soit ça, soit la mort de nos proches.
Ensuite, le dépistage massif semble être une des clés du contrôle réussi de l’épidémie de Covid-19 en Corée du Sud. Notamment en plaçant 46 barrages routiers aux 4 coins du pays. Et si dans le futur, les dépistages sont faits de façon bien plus large et intrusive. Par exemple avec des drones qui se rendent dans chaque maison et récupèrent des échantillons pour les emmener rapidement aux laboratoires le plus proches.
Il est très probable que nous ayons beaucoup plus de données sur notre corps dans le futur grâce aux technologies biométriques dont les SmartWatch sont les prémices. Nous saurons presque en temps réel ce qu’il se passe à l’intérieur de nos cellules en termes de nutriment, rythme cardiaque, tension artérielle, activité respiratoire. Ce qui veut dire également que nous pourrons être alertés bien plus rapidement si quelque chose ne tourne pas rond, avant même l’apparition des premiers symptômes.
Sur le court terme, on peut aussi imaginer utiliser les capacités de reconnaissance d’image sur les caméras de surveillance publique en détectant des signes d’infection par exemple la température corporelle. Et le fait que les hôpitaux manquent de ressource est très inquiétant, mais je pense que l’impression 3D pourrait jouer un rôle pour rapidement fournir des objets comme les respirateurs, des masques et autres.
Ensuite d’une manière générale, on pourrait mettre en place des lois qui obligent tous les lieux publics, transport en commun, bureaux et entreprise à installer des gels antibactériens à l’entrée de ces lieux. Et pas seulement en temps d’épidémie, mais toute l’année. L’hygiène générale de la population serait plus élevée ce qui ne serait pas une mauvaise chose.
Dans un futur à moyen terme:
La propagation d’une épidémie inclut souvent toucher des objets infectés. Certains virus ou bactérie peuvent survivre des jours sur des surfaces à l’extérieur d’un hôte. Je me demande donc s’il existe des matériaux ou surfaces que l’on pourrait développer et qui s’avère tuer rapidement les virus. Par exemple j’ai lu à plusieurs reprises que le cuivre semble tuer le coronavirus en quelques heures, alors qu’il peut survivre des jours sur d’autre surface. Ça fait une grosse différence. Développer des nouveaux matériaux est courant, par exemple les nanotubes de carbone. Donc est-ce que c’est si farfelu que ça d’imaginer dans le futur des nouveaux matériaux ou revêtement qui sont inoffensif pour l’être humain évidemment, mais tue très rapidement les virus et bactérie. Si c’est le cas, on pourrait imaginer un futur où toutes les poignées de porte, tous les boutons d’ascenseur, toutes les rambardes dans les transports publics, en gros tout ce que les gens touchent le plus souvent dans la rue et dans les lieux publics soit composés de matériaux tueur de virus.
Dans le même ordre d’idée, pourquoi pas imaginer des gants qui s’auto désinfectent toutes les 5 minutes ce qui fait que s’il y a une une épidémie dans le pays, le simple fait de porter ses gants quand on va à l’extérieur réduire les risques de contagion. Ou encore un système de purification intérieure qui tue les virus et qui serait installé dans toutes les résidences, bureaux et lieux publics. Le genre de truc qui serait aussi banal qu’un climatiseur par exemple.
Dans un futur à long terme :
Alors sur le long terme je pense tout de suite au nanorobot qui pourrait circuler dans notre corps et booster notre système immunitaire en détectant les virus et bactérie avant même qu’on sache que nous sommes affectés. Et si jamais les nanorobots ne peuvent pas éliminer l’infection, elle pourrait nous alerter et alerter également les autorités afin de mettre en confinement uniquement les personnes qui sont infectées. Avec l’augmentation de la puissance de calcul, l’informatique quantique et des intelligences artificielles générales, on a un pouvoir de prédiction extrêmement fiable. Donc on pourrait facilement prédire la propagation d’une épidémie et prendre les mesures nécessaires très rapidement. La mise au point d’un vaccin pourrait également bénéficier de ces technologies, car si l’informatique quantique nous permet de modéliser les interactions moléculaire et atomique avec beaucoup plus de précision, nous n’aurons plus besoin de faire toutes les phases tests nécessaires pour connaître les effets des vaccins. Une super intelligence artificielle pourrait probablement créer un vaccin la semaine même ou un nouveau pathogène a été détecté.
Ensuite même en cas de pandémie, je pense qu’être confiné n’aura pas vraiment la même signification. l’automatisation sera bien plus ancrée dans les sociétés. Donc l’économie continuera à tourner même si les gens arrêtent de bosser et de toute façon, dans un futur où l’automatisation est répandue, je ne sais pas vraiment si les humains ont encore une place dans le monde du travail, mais ça, c’est un autre sujet. Ce qui veut dire qu’on n’aura pas de rupture de stock de nourriture, de papier toilette, masque ou gel antibactérien par exemple et on pourra se faire livrer certainement par drone. On pourrait également prendre contrôle de robot à distance grâce à des combinaisons ou des casques de réalité virtuelle et continuer nos activités à l’extérieur pour diverses tâches. L’idée d’un avatar. Et qui peut dire l’état des réalités virtuelles dans le futur ? Être confiné chez soi voudra peut-être dire avoir des centaines d’interactions sociales incroyables tous les jours dans les simulations indiscernables de la réalité.
Pour résumer je pense qu’il y a beaucoup de connaissances que nous n’avons encore pas et qui rendront tout simplement les pandémies très peu probables. Ça peut paraître extrêmement optimiste ce que je vais dire, mais il se pourrait que le coronavirus soit la où l’une des dernières pandémies que notre espèce connaîtra. Et pas parce qu’on va s’éteindre bientôt. En tout cas je ne pense pas que ce soit une proposition a écarté. Il me semble qu’il y a de bonnes raisons de penser que les pandémies seront rendues improbables au 22e siècle. Mais si vous avez des arguments contre cette proposition je serais intéressé de les connaître. Par contre, je peux aussi pencher vers le pessimiste en affirmant que cette pandémie n’est que le début. Si on n’arrête pas notre bordel d’élevage intensif, de côtoyer des animaux sauvages dans des marchés insalubres, d’avoir des ressources limitées dans les hôpitaux et surtout si, dans 5-10 ans, on oublie cette pandémie. Ne la laissons pas se diluer dans le temps comme si rien ne s’était passé. Mais servons en nous pour apprendre de nos erreurs.
Je tiens à remercier Koromon7894 qui a suggéré l’idée pour cet épisode sur le discord et je vous souhaite bon courage dans cette période compliquée. Tout ne va pas rentrer dans la normale en 2 semaines. Il faut s’attendre plutôt à 2 mois minimum. Restez prudent, ne sortez que si vous êtes obligés et si vous êtes dehors, portez un masque si vous en avez un. Je pense que la meilleure approche est de considérer que vous avez le virus. Même si vous n’avez aucun symptôme et aucune preuve empirique. En ayant cette mentalité, vous allez naturellement agir en minimisant les risques que vous posez à autrui. La différence de la propagation d’un virus avec et sans confinement est cruciale. Le virus se propage très rapidement, car les interactions sont nombreuses. Mais lorsque les gens restent chez eux et ne bougent pas. Ce qui laisse le temps aux hôpitaux de traiter les patients et aux chercheurs de développer des traitements et un vaccin.
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