Quels types de civilisations à la fin de l’univers ?

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Quels types de civilisations à la fin de l'univers ?
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Le futur est la thématique centrale de The Flares, et la plupart du temps, on s’aventure dans un futur proche à moyen terme. C’est à dire entre un siècle et un millénaire. Dans cet épisode, on va partir loin, très loin dans le futur. En faite, on va partir aussi loin que possible pour se demander quel type de civilisation peut survivre les dernières époques de notre univers ?

Le cadre des lois de la physique

Avant de commencer, posons certaines bases. La première c’est qu’il faut se contraindre à ce que l’on sait des lois de la physique. Sinon ce serait la porte ouverte à toutes les hypothèses. Peut être qu’une civilisation peut atteindre une transcendance immatérielle à la Stargate … mais en l’absence de preuve solide que c’est le cas, on met de côté cette hypothèse, et tout un tas d’autres que vous pourriez imaginer. Ensuite forcément on est dans la spéculation et c’est un exercice qui est avant tout divertissant et stimulant. Mais qui a de l’intérêt et on verra pourquoi à la fin.

Tout d’abord, il faut tout de suite se dire que l’univers ne sera pas toujours capable de supporter des interactions chimiques et informationnelles complexes. Autrement dit, la vie. C’est une conception de l’univers bien différente de ce qu’elle était avant Einstein. En effet pendant des millénaires, l’univers était perçu comme stable et éternel. Donc à l’époque, une civilisation avancée pouvait perdurer pour toujours. Aujourd’hui, nos modèles cosmologiques indiquent que l’univers évolue. Il n’y a pas de stase. Les conditions sont réunies pour supporter des étoiles, des planètes et la vie, mais ce ne sera pas toujours le cas. On vit peut-être l’âge d’or de la vie dans l’univers.

Vu que l’univers est en expansion depuis le big bang, et que cette expansion s’accélère à cause de l’énergie noire, on suppose qu’au cours des dizaines de milliards d’années à venir, toutes les étoiles tomberont au-delà de l’horizon cosmique et deviendront non seulement inobservables, mais entièrement inaccessibles. Même en voyageant à la vitesse de la lumière. Car l’expansion de l’univers se déroule plus rapidement que la vitesse de la lumière. Si vous avez suivi vos cours de physique, vous savez que rien ne peut aller plus vite que la lumière. Sauf qu’il faut ajouter : dans l’espace. Par contre le tissu de l’espace temps lui-même n’est contraint par aucune vitesse. Ce modèle prévoit une fin possible pour l’univers sous le nom de Big rip dans laquelle toute la matière, des étoiles et galaxies aux atomes et particules subatomiques, et même l’espace-temps lui-même, sera progressivement déchirée par l’expansion de l’univers.

Ensuite, l’augmentation de l’entropie est une des 3 lois fondamentales de la thermodynamique. C’est compliqué à comprendre et je ne lui ferais pas justice en l’expliquant ici. Donc je vais grossièrement dire qu’il s’agit de la haute probabilité qu’a un système d’aller vers un état de dissipation énergétique. Un café va refroidir jusqu’à atteindre la température ambiante. Vu que l’univers est un système, il cherche à atteindre un état de dissipation maximal d’énergie. Ce qui résulte en une conjoncture appelée la mort thermique de l’univers. Un autre scénario possible pour la fin de l’univers.

Ce qui nous laisse avec une question: Est-ce que l’intelligence et des civilisations pourraient exister durant les dernières phases de l’univers ? Et quelle forme pourraient-elles avoir ?

Une civilisation extra-terrestre à la fin de l’univers

Déjà, le concept de civilisation avancée est souvent représenté par l’échelle de Kardashev. C’est une méthode de mesure du niveau d’avancement technologique d’une civilisation en fonction de la quantité d’énergie qu’elle est capable d’utiliser. Et lorsqu’on a en tête civilisation avancée, on envisage une espèce capable de voyager dans l’espace, coloniser des milliers de planètes, construire des mégastructures et Star wars, star trek, mass effect etc. Et ce que ce type de civilisation sera possible dans un futur lointain ? – et quand je dis lointain, on est sur des dizaines de milliards d’années. Et bien c’est peu probable qu’une civilisation avancée puisse entreprendre une expansion dans la galaxie durant cette période. Et si une civilisation de type 3 existe déjà, elle ne pourra pas se maintenir, car chaque système stellaire s’éloignera des autres plus rapidement qu’il n’est possible de les atteindre. Ainsi une civilisation avancée sera prisonnière de son propre système solaire. Si on ajoute quelques milliards d’années en plus, leur soleil finira par s’éteindre. Donc c’est mal barré pour une civilisation galactique, et d’ailleurs on a vu dans cette vidéo que c’est improbable d’une manière générale.

Si même une civilisation de Type 2 et 3 ne peut évoluer dans les dernières ères cosmiques de l’univers, c’est mal barré pour voir d’autres prétendants.

Pas si vite. Il existe un type de civilisation qui pourrait survivre. Et pas seulement, survivre, mais prospérer. Et la clé pour comprendre pourquoi, c’est le froid. Est-ce que ce sera une civilisation de pingouin galactique? Non. Il existe un autre type d’entité qui préfère le froid plutôt que le chaud. Il s’agit d’une civilisation d’esprit numérique. C’est à dire des intelligences qui évoluent sur des substrats informatique et non biologique. Penser intelligences artificielles, mais aussi des intelligences ayant évolué à partir d’organisme organique selon la sélection naturelle comme nous et qui ont procédé à une transition vers le synthétique au cours de leur histoire. Grâce au mind uploading par exemple. En téléchargeant leur esprit dans un ordi pour faire simple.

L’estivation cosmique

L’idée que la vie intelligente pourrait passer à une forme d’existence post-biologique gagne en popularité. Ce n’est pas quelque chose d’inévitable, mais c’est très probable et d’ailleurs, de nombreux astronomes envisagent que le premier contact avec une civilisation extra-terrestre sera une forme de vie synthétique. L’univers semble tout simplement trop rude pour que des formes de vies organiques complexes se baladent le long des grandes distances galactiques.

Une fois que vous vivez sur un substrat numérique, il est important de traiter efficacement l’information. Chaque opération informatique a un certain coût qui lui est attaché, et ce coût est étroitement lié à la température. Plus il fait froid, plus le coût est faible, ce qui signifie que vous pouvez faire plus de calcul avec la même quantité de ressources. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous refroidissons les ordinateurs. L’univers est un endroit assez glacial, même pour le plus courageux des humains, mais des esprits numériques pourraient le trouver encore beaucoup trop chaud. Ce qui signifie que lorsque l’univers sera dans une phase avancée de son histoire, les conditions seront bien plus optimales pour ce type de civilisation. En faite, il devient même bien plus probable que si des civilisations intelligentes dans l’univers existent à l’approche de la mort thermique, elles seront numériques.

Ce que cela nous dit sur le paradoxe de Fermi ?

Ce qui nous amène au paradoxe de Fermi, qui est mentionné dans le titre après tout. Les chercheurs du Future of Humanity Institute Anders Sandberg et Stuart Armstrong ainsi que Milan Cirkovic de l’Observatoire astronomique de Belgrade soutiennent dans une publication en 2017 que l’univers est trop chaud en ce moment pour que les civilisations numériques avancées utilisent au mieux leurs ressources. Ce genre de vie artificielle ferait énormément plus de calcul informatique avec les mêmes ressources si elles attendent que l’univers se refroidisse. Les chercheurs ont calculé qu’en employant une telle stratégie, ils pourraient atteindre jusqu’à 1030 fois plus que s’ils le faisaient aujourd’hui. Ce n’est pas négligeable.

Donc la solution vous l’aurez compris: dormir et attendre que l’univers se refroidisse. Une hypothèse qu’ils nomment estivation (l’inverse de l’hibernation). Et ce serait une des raisons possibles qui explique l’absence de signe de civilisation extra-terrestre.

Mais pourquoi dormir ? Si une civilisation numérique désire un traitement informatique plus efficace, il pourrait sûrement refroidir leurs systèmes manuellement, comme nous le faisons avec les serveurs et ordinateurs. Dans la publication, les auteurs admettent que c’est une possibilité. Mais ils ajoutent que cela nécessite des ressources énergétiques. Il ne serait donc pas logique qu’une civilisation cherche à maximiser sa capacité de calcul pour gaspiller de l’énergie dans le processus.

Toute civilisation en train d’estiver doit préserver les ressources qu’elle prévoit d’utiliser à l’avenir et celle qui les maintienne en vie. Comme des étoiles, planètes, etc. Or, de nombreuses menaces peuvent anéantir leurs plans si elles dorment tranquillement pendant 15 milliards d’années. Galaxies entrant en collision, supernova, sursauts gamma, astéroïdes et étoiles se transformant en trous noirs. Si de telles civilisations existent, elles doivent mettre en place des systèmes de protection qui pourrait empêcher ces phénomènes cosmiques de se produire. Ce qui laisse entrevoir la possibilité qu’on puisse les détecter. En effet, si l’on découvre une région de la galaxie qui de façon extrêmement improbable, n’a connu aucune supernova ou trou noir pendant 5 milliards d’années, on pourrait se dire que c’est une coïncidence. Mais on pourrait aussi avancer la possibilité que quelque chose empêche ces phénomènes de se produire. Une civilisation numérique en train d’estiver. Bon je ne pense pas que ça fera consensus parmi la communauté scientifique, mais ça reste une hypothèse qui est sensée.

Alors autant je trouve hautement probable la possibilité que seules les civilisations post-biologiques évoluant numériquement puissent survivre les dernières époques de l’univers, autant je ne pense pas que l’hypothèse de l’estivation représente une explication probable pour le paradoxe de fermi. Je préfère de loin les hypothèses comme le grand filtre qui ne reposent pas sur des décisions prises par des civilisations extraterrestres.

Mais il est important de couvrir autant de terrain que possible. L’idée est de tester un large éventail d’hypothèses une par une pour se rapprocher de la vérité. Et il est important de continuer à explorer des solutions. Le paradoxe de Fermi est bien plus qu’un exercice intellectuel. Il s’agit d’essayer de comprendre ce qui pourrait exister et comment cela pourrait expliquer notre passé et guider notre avenir.

La plupart des hypothèses qui ont été proposées pour expliquer le paradoxe de Fermi nous permettent de réfléchir à certains des problèmes auxquels nous sommes confrontés, ou que nous pourrons un jour affronter, et nous incitent à élaborer des stratégies pour façonner un avenir plus prospère et plus sûr pour l’humanité. Cela peut nous aider à éviter les catastrophes et à comprendre le sort le plus probable des espèces intelligentes dans l’univers. Et par extension, le nôtre.

Mais rassurez-vous, tout ça, ce n’est pas pour demain. Le big rip est prévu pour dans 22 milliards d’années, et la mort thermique de l’univers dans 10^100 années. Environ hein, on n’est pas a quelques mois près.

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