L’équation de Drake est-elle incomplète ?
La recherche d’une vie extra-terrestre est un sujet qui continue encore aujourd’hui (en 2016 en tout cas ^^), d’alimenter de nombreux débats. De nombreuses initiatives scientifiques ont été mises en place, et la probabilité qu’une autre vie que la notre puisse existe quelque part dans l’univers, a grandement augmentée durant ces dernières années.
À tel point que le simple fait de se demander si nous sommes seuls dans l’univers, fait presque de moins en moins sens. Il s’agit désormais davantage de se demander si nous sommes uniques dans l’univers.
Parmi ces initiatives scientifiques on peut notamment s’intéresser au projet projet SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence / Recherche de vie extra-terrestre intelligente). Dans cet article, nous allons plus particulièrement nous intéresser au fondateur de ce projet : l’astronome américain Frank Drake.
En 1961, Drake a en effet proposé une équation vouée à formaliser de façon mathématique, les chances d’entrer en contact avec une vie extra-terrestre.
Il s’agit de la fameuse équation de Drake.
Pas de panique, nous allons voir ensemble ce que chaque élément représente…
- R* = le nombre d’étoiles en formation par an dans notre galaxie
- fp = la fraction de ces étoiles possédant des planètes
- ne = le nombre moyen de planètes potentiellement propices à la vie par étoile
- fl = la fraction de ces planètes sur lesquelles la vie apparaît effectivement
- fi = la fraction de ces planètes sur lesquelles apparaît une vie intelligente
- fc = la fraction de ces planètes capables et désireuses de communiquer
- L = la durée de vie moyenne d’une civilisation, en années
Tout cela est désormais un peu plus clair n’est-ce pas ? 😛
Bien entendu, cette équation alimente de nombreux débats au sein de la communauté scientifique.
C’est en soi le propre de toute hypothèse.
Cette équation soulève en effet plusieurs questions quant à l’interprétation de son résultat.
Le premier problème correspond tout simplement à l’affectation des valeurs de chacun des termes de l’opération. Dans l’absolu, nous ne sommes pas encore capables de déterminer avec certitude ces valeurs, dans l’espoir d’obtenir un résultat qui pourrait se rapprocher de la réalité scientifique. La détermination de chacune de ces valeurs est donc relativement arbitraire, même si certains des paramètres de l’équation sont toujours moins sujet à controverse que d’autres.
Le deuxième problème induit par l’équation de Drake est davantage d’ordre logique. L’équation se confronte à d’autres hypothèses telles que celle du paradoxe de Fermi. Ce dernier expose globalement l’idée que s’il y avait réellement une autre civilisation dans l’univers, nous aurions déjà du entrer en contact avec celle-ci.
D’autres hypothèses comme par exemple celle du principe anthropique, amènent également à remettre en question le bien fondé de l’équation de Drake. Le principe anthropique tend à démontrer que l’existence de l’univers se justifie elle-même par la présence d’une forme de vie capable d’observer celui-ci et de réfléchir sur sa propre condition. Toutes les lois physiques de l’univers que nous connaissons pourraient donc être réglées en fonction du besoin de faire naître la vie. Si tel est le cas, alors nous sommes au seul point de l’univers permettant notre naissance et notre développement. Exit la possibilité de trouver toute autre forme de vie extérieure à celle que nous connaissons.
Le troisième et dernier problème que pose l’équation de Drake, est à mon sens relatif à son ancrage dans une certaine définition de ce que représente réellement l’univers. Si l’on considère cette équation d’un point de vue purement statistique, alors elle devrait pouvoir prendre tous les paramètres de l’environnement en compte pour espérer proposer un résultat fiable. Mais cette équation se limite finalement à une certaine vision de l’univers. Pour vulgariser un peu, on peut dire que cette équation tend à “considérer” l’univers simplement comme une immense salle, dans laquelle il nous serait possible de trouver un certain nombre d’éléments.
Néanmoins, il est essentiel de rappeler que plusieurs théories scientifiques amènent à concevoir l’univers au-delà de l’idée d’un espace physique fini (ou infini). Grâce à ces théories, nous pouvons aujourd’hui considérer des notions comme l’espace-temps ou le multivers. Des notions qui mettent en avant l’idée que l’univers ne correspond pas nécessairement à une conception aussi “simpliste” qu’une immense salle.
“L’équation de Drake ne devrait-elle pas être enrichie dans le but de pouvoir prendre en considération la complexité structurelle de l’univers dans son ensemble ?”
Et vous ?
Quelle est votre réponse ?
- Auteurs
