Automatisation du travail : faut-il taxer les robots ?
Les machines, robots et ordinateurs sont en train de remplacer la force ouvrière humaine. C’est un phénomène qui ne date pas d’hier et on a déjà vu dans un précédent article que nous devons repenser la notion de travail pour que la transition vers un monde pleinement automatisé se fasse en douceur. En Corée du Sud, sur 100 ouvriers, 4.78 sont des machines. 3.14 au Japon, 2.92 en Allemagne et au niveau mondial, 0.66. Plus l’automation s’étend dans le monde, moins elle coûte cher à mettre en place. Et cela n’ira pas en s’inversant. D’après certaines prévisions, 57% des emplois dans le monde pourraient être remplacé par des systèmes automatiques. Et ce n’est pas seulement les pays en voie de développement. À New York par exemple, c’est 40,7% des emplois qui sont menacés. Alors vous pourriez vous dire que c’est juste dans les secteurs de la production comme l’automobile ou les smartphones. Mais non ! 99% des emplois dans le secteur de l’assurance risques d’être remplacé. 97% dans l’agriculture. 88% dans le secteur de la construction. 97% dans la cuisine fast-food. 79% dans le transport de marchandises routier. 68% pour le secteur des livraisons de colis/lettres … Eh oui ! On voit clairement la problématique qui se pose :
Comment allons-nous pouvoir gérer les citoyens qui ne sont plus désirés sur le marché du travail ?
On ne va pas pouvoir tous changer de domaine et tenter de trouver un emploi là où les machines ne sont encore pas implantées. Et même si on le pouvait, un jour ou l’autre, l’automation occupera 99% des emplois. Ce n’est qu’une question de sophistication et d’intelligence artificielle. Et sur ces domaines, on fait des progrès exponentiels !
Allons-nous tous vivre sans emploi, donc sans revenu pour garantir nos besoins vitaux ? Allons-nous mourir de faim et vivre dans la rue ? Est-ce que la misère sociale va se généraliser ?
Ce scénario catastrophe ne sera valide que si nous ne faisons rien. Effectivement, si les machines nous remplacent et que le système économique et social reste le même, il va y a voir un choc assez méchant qu’on va se prendre dans les dents ! Mais pourquoi est-ce qu’il devrait rester le même ?
Il existe des solutions et l’une d’entre elles se nomme : le revenu universel. Ou revenu de base, revenu inconditionnel, revenu inconditionnel suffisant, revenu d’existence, revenu minimum d’existence, revenu social, revenu social garanti, allocation universelle, revenu de vie, revenu de citoyenneté, revenu citoyen, dotation inconditionnelle d’autonomie ou dividende universel.
Il s’agit d’un montant fixe, correspondant à un niveau suffisant de subsistance, donné par l’État à tous ces citoyens sans distinction du niveau social ou de leurs revenus annuels. Cette distribution pourrait être à un intervalle régulier (semaine, mois ou même année) et à partir de la majorité.
Alors la question du montant est évidemment sujette à débat. Une réponse simple : Autant que l’économie le permet. Mais cela dépend évidemment des pays. La Suisse par exemple proposait un projet de 2500 Francs Suisse/mois par adulte. Le Kenya, $1000/an. En France, plusieurs propositions ont été mises sur la table par le “mouvement français pour un revenu de base” (MFRB). Cela va de 200€ à 1000€ par mois. Cette somme devrait clairement avoir pour but de permettre à n’importe qui de pouvoir se nourrir sainement (autre que la mal bouffe), d’habiter dans un environnement décent (chauffage, eau, électricité) et bénéficier des technologies élémentaires à notre époque (Internet et téléphonie). Bien sûr, chacun a des standards différents. Certains se contentent très bien d’un studio de 25m2, d’autres ne s’imaginent pas vivre ailleurs que dans une maison. Mais le revenu universel n’a pas pour but de couvrir tous les frais d’une personne, heureusement que non ! C’est juste une sorte d’airbag garantissant la sécurité d’un citoyen face aux imprévus de la vie. Une personne voulant plus d’argent ira bosser, tout comme aujourd’hui. C’est juste une question de justice sociale. Nous vivons au 21e siècle, peut-être l’âge d’or de notre espèce, et des gens n’arrivent toujours pas à se nourrir et vivre dans la dignité ! C’est quoi ce bordèle !!
Mais comment un État peut-il financer de telles dépenses ? Il y a plusieurs pistes. Taxe carbone, impôts sur les grosses fortunes, réduction du budget militaire, etc. et si on se projette dans une société où les machines, bien plus efficaces que l’Homme, génèrent bien plus de revenue, alors les entreprises pourraient être taxé plus. Après tout, une entreprise ferait des économies énormes sans avoir à payer les salariés tous les mois, sans parler de tous les frais qui accompagnent un ouvrier. Une partie de ce surplus d’argent pourrait aller dans le revenu universel. Si on accepte que les machines prennent nos emplois, alors il faut que nous en profitions en bénéficiant du fruit de leur productivité. Logique non ?
Les effets d’un revenu universel sont assez évidement par rapport à l’environnement social d’un pays : Élimination des familles vivant sous le seuil de pauvreté, réduction significative voir suppression des sans-abris, augmentation du niveau d’éducation, réduction de la criminalité, augmentation du pouvoir d’achat et donc de la consommation. Et également une explosion de la créativité, l’entrepreneuriat, création d’entreprises et la recherche. Il y a évidemment des arguments allant contre un revenu de base. Le plus courant étant une démotivation vers la recherche de travail, une baisse de la productivité, mais des études de cas ont révélé que ces inquiétudes sont sans fondement. En Alaska par exemple, depuis 1982, un système assez similaire a été instauré. Il s’appelle le “Alaska Permanent Fund”. Et les chiffres parlent d’eux même. La pauvreté des locaux est passée de 25% à 19% entre 1980 et 1990 et seulement 1% des habitants ont déclaré qu’ils voulaient travailler moins à cause du revenu de base.
Si aujourd’hui, je vous dis que dans 10 ans, 60% des emplois existant aujourd’hui seront automatisés, certains pourraient penser que c’est de la science-fiction. Tout comme il y a 10 ans, une voiture autonome et 100% électriques paraissaient dingues. Aujourd’hui, ça s’appelle Tesla. Si nous ne faisons rien, on va vraiment voir des problèmes sociaux sans précédent se manifester et cela ne va pas être joli. Le revenu universel est une solution et c’est aujourd’hui que nous devons le demander à nos dirigeants. Plusieurs projets sont en phase de développement et des tests vont avoir lieu. Je suis personnellement convaincu que c’est une solution d’avenir. Et vous ?
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