Comment l’intelligence artificielle transformera-t-elle l’éducation ?

De plus en plus d’emplois vont devenir obsolètes d’ici les prochaines décennies. La faute à qui ? Aux machines bien sûr. Mais plutôt que de s’alarmer et crier à la fin du monde, on devrait voir cela comme une opportunité. Celle de libérer l’humanité du besoin d’avoir un job pour survivre. L’automatisation du monde du travail, associé à un revenu universel inconditionnel pourrait être la chance pour chaque citoyen de pleinement se réaliser.
Mais pour en arriver là, il faudra réformer le système éducatif. Aujourd’hui, l’éducation est ni plus ni moins qu’un outil pour obtenir un emploi. Mais si les machines occupent 90% de la force de travail, qu’est ce qu’on fait de l’école ? Alors c’est évident que les premières années scolaires sont essentielles pour l’apprentissage des bases comme lire, écrire, compter, etc., mais ensuite, on finit par apprendre une seule branche de connaissance et développer qu’un ensemble limité de compétences, que l’on essaye de maîtriser au maximum afin de pouvoir en faire son métier. L’automatisation pourrait permettre à l’éducation de devenir bien plus que ça !
Une réforme de l’éducation aurait également l’avantage d’améliorer nos démocraties. La démocratie repose sur la sagesse du peuple, mais aujourd’hui, le peuple ne peut pas faire preuve de sagesse, car nous n’avons pas le temps de prendre connaissance de tous les problèmes et enjeux de chaque élection afin de réfléchir nous même à des solutions possibles. Du coup, nos votes sont basés sur un ensemble de problèmes que l’on pense être les plus importants pour nous et qui sont mis en avant par les partis politiques. Le résultat c’est l’élection de dirigeants qui jouent sur nos peurs au lieu de nous inspirer avec leurs visions.
Mais nous n’avons pas à rester coincés dans ce paradigme pour toujours. L’automatisation et le revenu universel accompagné d’une réforme de l’éducation ont le potentiel de nous donner le temps et les outils nécessaires pour prendre de meilleure décision. C’est tout simplement la possibilité de revenir à une démocratie directe ou chaque citoyen à son mot à dire dans les décisions politiques qu’il estime pertinent pour lui. Au lieu du système actuel où nous n’avons qu’un tout petit pouvoir, celui de voter pour des gens qui prendront des décisions pour nous.
Tout cela repose sur un système éducatif qui donne à chacun, enfants comme adultes, les outils, connaissances et compétences recuisent pour contribuer et s’impliquer dans la société. On peut dés à présent utiliser les technologies émergentes afin d’apprendre n’importe quoi, n’importe où, et nous donnant accès aux meilleurs professeurs de la planète. La réalité virtuelle et augmentée nous donnera encore plus de possibilités pour enrichir l’apprentissage en étant bien plus captivante et intéressante que n’importe quelle salle de classe !
Certaines écoles sont déjà en train d’élaborer de nouvelles méthodes en appliquant les changements nécessaires pour créer le système éducatif 2.0. C’est le cas à Toronto où ils sont abandonnés les salles de classe traditionnelles, les leçons à apprendre par cœur et les contrôles de connaissance. Au lieu de cela, ils ont de petites salles de classe avec des élèves de différentes tranches d’âge qui sont construites autour de projets variés où les élèves apprennent et appliquent des compétences comme l’impression 3D et la programmation informatique, dès les premières années scolaires !
Selon le principal de cette école, le système actuel se focalise sur de mauvais chemins conduisant à la « réussite ». Les élèves apprennent les fondamentaux – lire, écrire et les maths, et ensuite il s’agit plus ou moins de renforcer ces catégories pour augmenter les chances de réussite. Mais nous devrions plutôt identifier quels sont les critères de réussite dans le monde d’aujourd’hui, au 21e siècle. À savoir la pensée critique, la collaboration, la communication, l’informatique, la numérisation du monde, etc. Afin d’orienter les futures générations à s’inscrire dans le courant de l’évolution technologique de nos sociétés.
Par exemple en Ontario, il est surprenant, voir même choquant de pouvoir obtenir un diplôme secondaire, l’équivalent du BAC, sans avoir pris une seule leçon d’informatique ! Les étudiants sont plongés dans un monde hyper-connecté sans parler le langage numérique. C’est un peu comme si vous passiez votre scolarité en France, sans prendre une seule leçon d’Anglais, et tout à coup, après votre diplôme, on vous envoie en Angleterre !
Il faut quand même reconnaître que c’est une exception et d’une manière générale, les écoles augmentent l’accès aux ordinateurs, tablettes, etc. dans les salles de classe. Mais ce n’est pas forcément suffisant pour comprendre l’informatique de manière plus large. Il faut augmenter l’apprentissage du langage informatique, programmation, réseau et l’environnement digital afin de donner aux élèves une compréhension profonde des technologies de communication et les préparer pour le futur. Presque tous les secteurs d’activité sont en mode « adaptation ou mort » vis-à-vis du progrès technologique et de l’automatisation du travail. Si les élèves ne développent pas dès leurs premières années, une compréhension des technologies modernes alors ils ne pourront pas s’adapter et donc c’est la société elle-même qui en souffrira.
Pour résumer, il s’agit tout simplement de préparer les futures générations à un monde où ils n’auront plus à exercer un emploi pour survivre, car la technologie aura remplacé la force de travail dans une multitude de secteurs. Il faut donc être sûr que ces futurs citoyens possèdent une compréhension profonde de la technologie et qu’ils puissent avoir les outils pour s’épanouir pleinement. Et c’est aujourd’hui que nous devons mettre en place ces réformes car l’automatisation va saisir les sociétés par la gorge très bientôt …
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