Her – Une Science Fiction sans utopie, ni dystopie.

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Her - Une Science Fiction sans utopie, ni dystopie.
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Il ne s’agit pas ici de dire si un film est bon ou mauvais, mais plutôt de parler des idées qui le sous-tendent. Il est donc préférable de voir le film “Her” avant de lire ce qui suit, car plusieurs éléments de l’intrigue seront révélés !

Avec le film “Her”, l’auteur et réalisateur Spike Jonze a réussi le pari assez osé de mélanger Science Fiction et romance tout en montrant les implications d’une société future reposant sur la technologie. Mais contrairement à beaucoup d’œuvres de Science Fiction, l’histoire ne verse jamais dans l’utopie ou la dystopie. Pour rappel, le film sorti en 2014, raconte l’histoire de Theodore Twombly dans un futur proche à Los Angeles. C’est un homme sensible au caractère complexe, qui est inconsolable suite à une rupture difficile. Il fait alors l’acquisition d’un programme informatique ultramoderne, capable de s’adapter à la personnalité de chaque utilisateur. En lançant le système, il fait la connaissance de ‘Samantha’, une voix féminine intelligente, intuitive et étonnamment drôle. Les besoins et les désirs de Samantha grandissent et évoluent, tout comme ceux de Theodore, et peu à peu, ils tombent amoureux…

Alors évidemment, le thème de Science Fiction traité c’est l’intelligence artificielle. Avec notamment la question de savoir si nous allons développer des émotions à leurs égards (et inversement), mais la thématique de la solitude est au cœur du film. Theodore est un personnage très seul, qui n’arrive pas à lâcher prise sur sa précédente relation et qui, du coup, n’arrive pas à en commencer de nouvelles. Il vit dans un appartement très spacieux et confortable ce qui renforce ce sentiment de solitude. On le voit souvent errer dans les grandes pièces ou sur les grandes places et rues de Los Angeles. Son travail lui aussi, renforce sa solitude puisqu’il écrit des lettres d’amour pour les autres. Et même lorsqu’il tombe amoureux de Samantha, son système d’exploitation, il reste seul à l’écran. Il semble certes plus heureux, mais ne peut partager. D’ailleurs, plusieurs plans le montrent à l’extérieur en train de parler à Samantha et autour de lui se trouvent des couples main dans la main. C’est donc un film d’amour où seulement un des personnages du couple est physiquement mis en scène et ça, c’est fort !

D’un point de vue esthétique, on remarque très vite que le film est très “lumineux”. La photographie ne verse pas dans un contraste renforcé et la ville de Los Angeles est montrée sans négativité exacerbée. À l’inverse par exemple de Blade Runner, Soleil vert, Dark City ou encore Matrix. Clairement, le monde dépeint et le futur représenté ici par Spike Jonze ne tendent pas vers la dystopie. Ce n’est pas un avenir où la technologie a asservi la société, où des inégalités terribles existent. Au contraire, ce Los Angeles a l’air très propre, très sûr. Les gens semblent heureux et épanouis. Aucune violence, aucun sans-abri. C’est comme si Spike Jonze soulignait implicitement que la technologie va résoudre beaucoup de nos problèmes actuels. Il n’y a pas vraiment de jugement clair donné par l’auteur. C’est plutôt à nous, spectateur de nous faire notre propre opinion.

La société semble également accepter relativement bien la relation particulière qu’entretient Theodore avec son système d’exploitation (O.S 1). Aujourd’hui, pas sûr que votre entourage vous soutienne si vous sortez avec votre smartphone … Il n’est clairement pas jugé en permanence. Au contraire, la voisine de Theodore entretient une relation amicale avec son O.S 1 et trouve ça plutôt cool. Il n’y a que l’ex-femme de Theodore qui le prend pour un tordu, mais ça s’explique aussi par la rancœur qui existent entre eux. Et à la fin du film, on réalise qu’il y a un grand nombre de personnes qui sont dans le même cas. Un peu comme si le film nous révélait ce que tout le monde a vécu à cette époque à travers l’exemple de Théodore. Donc Spike Jonze n’a pas cherché à nous dire que ce sera péché de tombée amoureuse d’une intelligence artificielle. Il y a beaucoup plus de subtilité dans l’écriture qu’une simple critique noire de ce futur proche.

En revanche, cela n’empêche pas le réalisateur de dresser des petites piques sur notre société actuelle et son évolution. L’âge des smartphones notamment. Il y a une scène où Théodore consulte son smartphone qui lui propose du contenu. Il rejette des actualités du monde, mais se laisse tenter de regarder une star se mettant à poil. Acte de pur voyeurisme, si caractéristique de notre société. De nombreux plans larges montrent la foule presque constamment les yeux rivés sur leurs téléphones. D’une manière globale, on sent que l’hyperconnexion dans ce futur proche a changé les relations humaines et que la technologie moderne qui élève le niveau de vie n’empêche pas la solitude.

C’est donc un film d’anticipation un peu particulier qui flotte entre utopie et dystopie, mais qui se veut plutôt comme une extension de notre monde contemporain. La Science Fiction est utilisée ici comme contexte pour développer une romance 2.0.

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