Penser le futur : sommes-nous les seuls à anticiper l’avenir ?

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Penser le futur : sommes-nous les seuls à anticiper l'avenir ?
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On a longtemps pensé que le propre de l’homme était de pouvoir se projeter dans le futur. Il est vrai que notre espèce est connu pour avoir basé son évolution sur sa prédiction du futur. Ne serai ce par l’invention de l’agriculture qui repose en grande partie sur la capacité de prévoir les futurs récoltes. Mais voila, est t-il raisonnable de penser que nous sommes les seuls à nous intéresser à demain ?

Il est largement admis que le comportement animal est dicté par l’instinct plutôt que la prévoyance contrairement aux humains qui planifie les événements futurs. Par exemple, qui n’a jamais pris un parapluie juste au cas où, meme si le soleil resplendit dans le ciel. Cependant, des expériences comportementales récentes sur des animaux aussi bien que des enregistrements neuronaux sur des rongeurs ont mis en doute ce postulat.

On sait par exemple que certaines espèces d’oiseaux cachent de la nourriture, migrent dans les pays éloignés et construisent des nids tout cela dans le but de préparer des événements futurs. Des chercheurs ont ainsi constaté qu’une espèce en particulier (Le geai) à l’habitude de cacher sa nourriture à un endroit mais si il sait qu’un autre oiseau l’a vu faire, il va revenir plus tard pour re-cacher la nourriture à un autre endroit, vraisemblablement pour empêcher un vol potentiel. Beaucoup d’exemples existent montrant que les singes eux aussi, peuvent s’engager dans une pensée d’anticipation. Des orangs-outans et bonobos par exemple, choisissent leurs outils en fonction d’une activité qu’ils vont faire plus tard. Tout comme le cas du chimpanzé Santino, au zoo de Furuvik en Suede, qui a caché des pierres pour les lancer plus tard aux visiteurs de zoo. Ce comportement indique clairement une capacité à anticiper un événement futur.

On peut évidemment souligner le fait que ces exemples ne rivalisent pas face à la prévoyance que nous, humains, pouvons exercer quotidiennement. Rien ne prouve non plus que le comportement des oiseaux et des singes soient conscient et non instinctif. Il est difficile de savoir avec certitude si ces animaux s’engagent vraiment dans une projection dans le futur mais des enregistrements neuronaux sur des rongeurs pourraient offrir un moyen de trancher si l’Homme est bien le seul à penser le futur.

L’hippocampe est une région cérébrale très impliquée dans le stockage et la récupération de souvenirs, aussi bien que la simulation d’événements futurs. Chez le rongeur, l’activité de ces neurones est dictée par l’emplacement de l’animal dans son environnement. Ceci suggère que l’hippocampe est impliqué dans la formation “d’une carte cognitive” d’un environnement donné. De plus, pendant le déplacement et pendant le repos, ces cartes sont réactivées (‘rejoué’) plusieurs fois. Il s’agit peut-être de l’indication que les rongeurs peuvent aussi entrer dans des répétitions mentales d’activités passées et futures. Les rongeurs semblent donc avoir la capacité de prévoir et planifier de futurs choix en fonction du souvenir qu’ils ont eu d’un lieu, un labyrinthe par exemple afin d’obtenir une récompense.

Mais attend, me direz vous, les humains ne se contentent pas de leurs souvenirs pour prévoir le futur ? Sinon, adieu les grandes oeuvres de Science Fiction …

Nous sommes bien capable d’imaginer des scénarios futurs complètement nouveau. Et jusqu’à présent, aucune preuve que les animaux font de même. Cependant, des recherches récentes tendent à indiquer que les animaux ont bien la capacité de se projeter dans des événements futurs et originaux. Des rats ont subi une ablation des cellules “actives” de l’hippocampe chargé de se “fabriquer” une map cognitive de l’environnement et il semblerait que les rats ont quand même adopté des comportement suggérant qu’ils espéraient une récompense en fonction d’un certain parcours. Comme si ils imaginaient une future récompense, sans se baser sur une précédente expérience liée à un souvenir. Une similitude troublante avec le comportement Humain n’est ce pas ?

Est ce suffisant pour conclure quoi que ce soit ? La recherche est encore longue et de nouvelles réponses devraient voir le jour mais il est intéressant de noter que la frontière entre les animaux et l’Homme s’aminci de plus en plus et ce que l’on juge comme les “propres” de l’Homme ne sont finalement juste que des caractéristiques partagés avec d’autres espèces de notre planète.

Peut être meme que les autres espèces se racontent aussi des histoires de Science Fiction …

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