La ville du futur : le retour des cités-états ?

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La ville du futur : le retour des cités-états ?
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Depuis l’espace, on ne voit pas les frontières.

Cette phrase accrocheuse est vraie, mais il y a des exceptions. La frontière de 3323 km entre l’Inde et le Pakistan est bien visible.

Tout comme celle entre les deux Corées.

Que ce soit des dictatures ou des démocraties, les États-nations sont la norme. Cela signifie un mélange de nations (personnes ayant des attributs et caractéristiques communes) et d’États (un système politique avec souveraineté sur un espace défini, limité par des frontières convenues avec d’autres États-nations). Essayez d’imaginer un monde sans est très difficile, désolé John Lennon. Le sens de qui nous sommes, notre culture, nos droits et nos obligations sont étroitement liés à l’État-nation où l’on réside ou à celui de notre naissance. Mais ce modèle d’organisation humaine n’était ni inévitable ni éternel.

Rien n’est éternel

Pour les gens vivant il y a 1 500 ans dans le sud de l’Europe, il était sûrement évident que l’Empire romain allait durer pour toujours. Après tout, il existait depuis 1 000 ans. Et pourtant, en 476, il avait disparu après une période de déclin économique et militaire. Même incrédulité pour ceux qui ont vécu l’effondrement du règne des pharaons de l’Ancien Régime. D’ailleurs, l’Empire romain est aussi éloigné de la construction des pyramides de Gizeh que nous sommes éloignées de l’Empire romain ! On a tendance à compresser le passé, mais les périodes entre les grands moments historiques sont énormes. Bref, fun fact mais revenons au sujet du jour.

Aujourd’hui, les collapsologues nous mettent en garde que notre mode de vie, l’économie, la société pourraient s’effondrer si nous n’avons pas un meilleur rapport avec l’environnement. Mais l’idée que la France ne pourrait être qu’un passage dans les livres d’histoire semble étrange. Au mieux, une idée intéressante pour la Science Fiction.

Pourtant, les États-nations n’ont pas 1000 ans d’existence pour justifier leur robustesse. Il y a des milliers d’années, les pouvoirs politiques et économiques se trouvaient à l’intérieur des villes: Athènes et Sparte en Grèce, Babylone en Mésopotamie, la ville de Tyr dans l’ancien Liban et Rome avant la république. Puis jusqu’au milieu du XIXe siècle, la majeure partie du monde était un étalement de royaume, d’empires, de terres inconnues non réclamés, de cités-États et de principautés. Comme l’industrialisation a rendu les sociétés plus complexes, de grandes bureaucraties centralisées se sont développées pour les gérer. Les gouvernements les mieux à même d’unifier leurs régions et de coordonner les activités, en particulier la guerre, sont devenus plus puissants vis-à-vis de leurs voisins. Les révolutions, notamment aux États-Unis (1776) et en France (1789) ont contribué à créer l’idée d’un “intérêt national” tout en améliorant l’unification de la langue, la culture et l’identité. Le colonialisme a répandu le modèle d’État-nation dans le monde entier pour en faire le standard, renforcé par la suite lors de la décolonisation et l’indépendance de nombreux pays.

Vers la fin des Etats-Nations ?

Mais certaines tendances conspirent à diminuer le pouvoir des États-nations jusqu’à peut-être un point où ils ne seront plus pertinents. L’une des forces majeures est l’apparition du monde numérique. Avec 4 milliards d’utilisateurs, Internet est une nouvelle ère sans frontières, décentralisée et sans identité nationale. Les États-nations essaient tant bien que mal de réguler ce qui circule sur le net au sein de leur territoire. Des millions de personnes utilisent déjà les cryptocurrency et le Blockchain, explicitement conçues pour lutter contre le contrôle de la masse monétaire des banques centrales et des gouvernements. Et de nouvelles communautés se forment en permanence, sans relation avec l’identité et les frontières nationales. Un Français peut avec plus de points communs avec un Chilien qui partagent les mêmes communautés en ligne, qu’avec son voisin de palier lyonnais.

Ajoutée à ça, la mondialisation a affaibli le pouvoir des États-nations. Les entreprises et les organisations sont internationales, et des défis tels que le changement climatique, l’immigration, les pandémies, les technologies disruptives et la criminalité internationale dépassent les capacités des États-nations.

Mais où pourrait migrer le pouvoir perdu par les États Nations ? Je ne vois que 2 directions. Vers le supranational c’est-à-dire des institutions internationales de type Union européenne, Nations Unies. Ou bien dans la direction opposée, vers le local. J’ai déjà partagé la vision citoyenne du monde dans cette vidéo avec l’idée de gouvernance mondiale. Explorons donc ce pourrait signifier un retour à des cités-États.

Michael Shermer écrit dans son livre “The Moral Arc” :

“Au lieu de rois et de reines obsédées par le pouvoir, de dictateurs et de démagogues vaniteux, de Führers et Leader suprême mégalomanes, de présidents et Premiers ministres égocentriques, la personne politique la plus puissante sera peut-être… le maire.”

Le pouvoir des villes

Les villes sont les organisations humaines avec la plus grande longévité, mais aussi le taux de changement le plus rapide. L’économiste de Harvard Edward Glaeser appelle la ville “notre plus grande invention”. Elles sont des centres de commerce, d’innovation, d’éducation, de créativité, d’émancipation des femmes, de technologie et de finance. Aujourd’hui, Singapour, Monaco et le Vatican sont des cités-États modernes et indépendantes, alors que des villes telles que Hong Kong, Macao et Dubaï sont des villes autonomes – fonctionnant indépendamment avec leurs propres gouvernements, mais faisant toujours partie de nations plus grandes.

La part de la population mondiale vivant dans les villes n’a jamais été aussi grande. Plus de 4 milliards de personnes. D’ici 2050, on estime que les 2/3 de la population mondiale vivront dans les villes. À mesure que l’urbanisation se développe, elle met plus de pression sur le gouvernement central ce qui peut parfois créer des tensions politiques.

Sur la question du changement climatique par exemple. Après que Donald Trump ait annoncé son intention de retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat en 2016, plus de 400 villes à travers le pays ont promis d’adopter, d’honorer et de maintenir l’engagement envers les objectifs de l’accord. En 2016, quelques semaines après le vote de la Grande-Bretagne en faveur de la sortie de l’Union européenne, plus de 180 000 Londoniens ont signé une pétition demandant au maire Sadiq Khan de déclarer la ville indépendante. Sachant que 60% ont voté pour rester dans l’Union européenne. Avec une population de 9 millions d’habitants, Londres n’est pas seulement la plus grande ville du Royaume-Uni, mais aussi de l’Union européenne. En tous cas, avant le Brexit.

En Hongrie, la capitale Budapest a élu un maire écologiste qui critique férocement le Premier ministre Viktor Orbán d’entraîner la Hongrie lentement vers un régime autoritaire. Certaines villes combattent désormais directement le populisme. En décembre 2019, les maires de Prague, Bratislava, Varsovie et Budapest ont signé un pacte de villes libres, défiant leurs gouvernements centraux et les accusant de répandre “le genre de nationalisme xénophobe qui a plongé l’Europe à deux reprises dans la guerre au 20e siècle”.

D’une manière générale, les grandes villes partagent des points communs entre elles, sans lien avec la sensibilité politique de leurs Etats-Nations. Il semblerait que plus une ville est grande, plus elle adopte une politique libérale et progressiste, même si leurs gouvernements sont plutôt conservateurs. Par exemple, 16 des 20 plus grandes villes aux États-Unis sont dirigées par un maire démocrate. En France, 8 sur 10 sont dirigés par un parti se revendiquant de gauche. C’est une observation qui semble être assez globale en Europe, même si j’ai eu du mal à trouver beaucoup de statistiques dans d’autres régions du monde. La séparation gauche/droite n’est pas aussi évidente en Asie qu’en Occident. Et d’une manière générale, le parti démocrate n’est pas la même chose que la gauche en France, ou en Allemagne. Mais en mettant la politique de côté, c’est surtout au niveau des valeurs que se trouvent les points communs.

De nombreux politologues pensent que ce ne sont pas les électeurs qui ont rendu les villes plus libérales, mais l’inverse. Vivre dans des zones à forte densité encourage un ensemble d’attitudes plus libérales, car la population est confrontée à un plus grand cosmopolitisme.

Ces exemples de conflits politiques pourraient pousser les gens à se dissocier des politiques nationales et à s’identifier davantage à leur municipalité. Et les villes semblent bien comprendre que leur pouvoir a de l’importance. Le réseau Eurocities est l’un des réseaux de villes européennes les plus influents comptant 140 villes. C‘est un exemple probant de la manière dont la diplomatie entre villes cherche à influencer et à prendre de l’importance dans un monde dominé par des relations entre Etats-Nations. Les villes détiennent également beaucoup de pouvoir économique avec 80% du PIB mondial en 2015.

Dans son livre, «The End of Politics: And the Birth of iDemocracy», le parlementaire britannique Douglas Carswell affirme que la numérisation des services gouvernementaux permettra et encouragera une plus grande auto-organisation des communautés locales, faisant du modèle de la cité-État une alternative viable. Le politologue Benjamin Barber suggère dans son livre “If Mayors Ruled the World” que si nous avons besoin d’un parlement, d’un sénat ou d’un congrès, il devrait être composé de maires. Je cite :

“Une planète gouvernée par les villes représente un nouveau paradigme de gouvernance mondiale – du glocalisme démocratique, de l’horizontalité plutôt que de la hiérarchie, de l’interdépendance pragmatique plutôt que des idéologies nationalistes dépassées.”

Les nations et leurs dirigeants se soucient des problèmes nationaux, alors que la plupart d’entre nous se soucient des problèmes de voisinage comme l’urbanisme, le recyclage, la pollution sonore et atmosphérique, et les merdes de chien sur les trottoirs ! Les maires, et non les présidents, sont les mieux équipés pour gérer les problèmes immédiats et locaux. Alors que les villes sont devenues densément peuplées et diversifiées, une nouvelle tendance commence à se développer parmi les citadins: produire et consommer des choses localement. L’hyperlocalisation trouve son origine dans une approche à la fois éthique et écologique avec comme exemple la culture du bricolage (Do it yourself), l’artisanat, l’impression 3D ou le jardinage. D’une part, il s’agit de faire les choses soi-même. D’autre part, il promeut l’idée de partage, de participation et de construction de la communauté et le désir de moins dépendre du gouvernement ou des multinationales.

L’interconnexion croissante, les nouvelles méthodes d’agriculture cellulaire et hors sol, l’économie circulaire, le recyclage, l’intelligence artificielle, les smart grid, les énergies renouvelables sont toutes des technologies qui rendent possibles des villes plus intelligentes. Si ces nouvelles technologies sont suffisamment adoptées et que leur développement se poursuit, il se pourrait que les villes du futur soient de plus en plus autosuffisantes en ce qui concerne, par exemple, leur production alimentaire, hydrique et énergétique.

Des Cités-Etats modernes ?

De nombreux pays pourraient évoluer vers une fédération dans laquelle les grands centres urbains agissent comme des États indépendants. Mais certains pouvoirs seraient délégués à un gouvernement national, notamment pour la défense. C’est le cas de Monaco qui dépend de la France pour sa protection militaire. À moins que chaque ville ne dispose de sa propre armée et système de défense. Après tout, Singapour ne possède que 5,7 millions d’habitants, mais ça ne l’empêche pas d’avoir sans doute l’armée la plus avancée technologiquement en Asie du Sud-Est. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, sur le plan géopolitique, avoir, une armée massive ne vous donne pas autant de pouvoir qu’auparavant. Une étude réalisée en 2001 par le professeur en relation internationale Ivan Arreguín-Toft a révélé que dans les conflits militairement asymétriques entre 1800 et 1849, le plus petit pays n’a réalisé ses objectifs que 12% du temps, mais entre 1950 et 1998, le côté le plus faible a triomphé 55% du temps.

En termes de monnaie, chaque cité-État pourrait posséder sa monnaie locale afin de favoriser le commerce interne, en plus d’une monnaie nationale (ou internationale) pour faciliter les échanges externes. Il en va de même pour le permis de résidence. Il ne semble pas très pratique pour la libre circulation des personnes si chaque cité-État demande un visa et un passeport avec des frontières contrôlées. Surtout si elles partagent le même territoire national comme Paris et Lyon. En revanche, une île pourrait être un peu plus stricte, comme c’est le cas avec Singapour.

En ayant une indépendance plus significative qu’auparavant, les cités-États pourraient décider de se concentrer sur le fait de devenir le centre d’une industrie culturelle ou technique spécifique. Comme Shenzhen pour la Tech et Los Angeles pour le divertissement. Certaines villes présenteraient diverses doctrines politiques, et certaines d’entre elles pourraient être gouvernées par des dirigeants très idéalistes, visionnaires ou carrément à l’esprit utopique, conduisant à des structures et à une législation gouvernementales expérimentales. Par exemple des villes ultra-libertarienne où rien n’est illégal tant que ça ne met personne en danger. Et comme aujourd’hui, les villes les plus défavorisées pourraient devenir des réservoirs à politiciens corrompus, aux mains des mafias voir des dictatures.

Des entreprises pourraient même être à la tête de villes soit conçues de toute pièce, soit rénovée avec de nouvelles technologies. De nombreux maires du monde entier travaillent déjà avec des entreprises telles que IBM, Cisco, Siemens, Google et Apple pour résoudre des problèmes tels que la criminalité, la pollution, le ramassage des ordures, la circulation, la consommation d’électricité et chaleur, le logement, l’utilisation des lieux publics, le stationnement, les transports en commun qui sont des problèmes partagés par toutes les villes du monde. Il y a même des projets de ville prototype conçus par des entreprises comme Woven City par Toyota et l’idée de smart city occupe le devant de la scène depuis quelques années. Toutefois, l’utilisation des données et le respect de la vie privée sont des épines dans le pied des promoteurs de smart city, et ces points devront être adressés.

Si les cités-États redeviennent à la mode, on peut se demander ce qu’il se passera dans les zones moins densément peuplées. Il risque d’y avoir une fracture entre ville et campagne encore plus grandes qu’aujourd’hui. Les villages et communes avoisinant les grands centres urbains pourraient être inclus dans une seule cité-État. Similaire à la communauté de commune en France. Mais certaines régions sont très isolées. Dans ce cas, la connexion entre ville et campagne environnante serait considérablement affaiblie et on pourrait voir des régions-états plutôt que cité-État. Même si le mouvement des cités-États prend de l’ampleur, il est peu probable que les États-nations s’effondrent. Et les villes les plus peuplées auraient le plus à gagner de l’indépendance, pas forcément les zones moins denses. Ainsi, certaines des 50 plus grandes villes du monde pourraient devenir indépendantes, mais pas forcément toutes. Et je doute que les États-nations acceptent sans broncher de laisser leur plus grande ville devenir indépendante.

L’un des aspects les plus problématiques des cités-États serait la difficulté de créer et de mettre en œuvre des traités internationaux. Si le nombre d’États indépendants augmentait massivement, la capacité collective de proposer des normes ou des accords universellement acceptés pourrait être considérablement entravée. À moins qu’elles ne soient membres d’une organisation internationale comme le C40 Cities Climate Leadership Group (C40) qui est une organisation de ville visant à lutter contre le changement climatique.

Aussi improbable soit-il que certaines grandes villes déclarent leur indépendance, les moteurs qui pourraient conduire à de tels scénarios sont là, et ils se renforcent. Si on déplace le curseur un peu plus loin dans le futur, viendront s’ajouter les premières villes sur la Lune et Mars. Ou encore les villes flottantes en projet depuis plusieurs années, notamment le projet Seasteading Institute fondé en 2008 et soutenu par Peter Thiel, le milliardaire libertarien cofondateur de PayPal. Ces prototypes seront le terreau parfait pour voir germer des cités-États d’un nouveau genre.

À quoi ressemblerait un monde constitué principalement de réseaux de villes indépendantes ? Serait-ce un monde plus harmonieux et pacifique, sans les tensions liées aux États-nations ? Ou serait-ce un désordre chaotique et xénophobe sans direction claire? Il est également tout à fait possible que les villes gagnent plus de pouvoir, tout en étant dans un monde avec de fortes instances internationales. C’est finalement le scénario qui me semble le plus probable plutôt que l’un ou l’autre.

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  1. Lame 30 juin 2021 at 23 h 06 min - Reply

    D’abord qu’appelle-t-on des cités-Etats? La plupart des cités-Etats antiques et médiévales était plutôt des micro-Etats composés d’une cité et des villages environnants, voire d’extraterritorialités: forteresses, colonies, etc… La très grande majorité de ces “cités-Etats”/micro-Etats étaient les hégémons ou les vassaux d’autres cités-Etats. Les micro-Etats vassaux renaclaient constamment sous le joug de l’hégémon car ils ne pouvaient se satisfaire du versement d’un tribut annuel sans contrepartie sous la menace.

    Les associations les plus durables entre cités-Etats étaient des fédérations tendant à l’égalité entre les entités fédérées. Or les fédérations sont des structures d’autant plus instables que les entités fédérées sont nombreuses et hétérogènes. Aux USA, on a bien des villes privatisées et des municipalités avec un haut niveau d’autonomie mais elles sont toutes incorporées à des Etats plus grands et l’Etat fédéral doit constamment justifier son existence. A l’opposé, des régimes centralistes tels que la Chine, la Russie, la Corée du Sud ne semblent pas péricliter.

    Il y aura sans doute un retour aux cités-Etats dans les Etats les plus affaiblis du monde occidental, càd là où les dirigeants n’ont d’autres préoccupation que leur réélection, l’accroissement de leur patrimoine et leur reclassement en fin de carrière. Là aussi où les gouvernements ne savent pas comment financer durablement un Etat exposé au dumping social, en finir avec les confinements à répétition, sortir des crises économiques, rattraper les retards technologiques ou surmonter la contestation. Ce ne sera qu’une période de transition vers l’instauration de régimes autoritaires ou l’annexion par un Etat plus performant.

    Venise ou Florence ont laissé des souvenirs glorieux mais c’étaient plutôt des micro-Etats hégémoniques, régnant sur de vastes territoires et entourés d’Etats trop fragmentés ou trop occupés à se défendre pour s’occuper d’eux. On se souviendra que les cités-Etats italiennes, Venise et Florence comprises, ont fini par devenir de simples municipalités de l’Empire de Charles Quint. Des cités-Etats européennes n’ont aucun avenir, exposées à la prédation militaire de la Fédération de Russie, la prédation financière de la Chine et des pétromonarchies, l’emprise diplomatique et juridique des USA.

    Quand aux Etats-Nations actuels, ils s’organisent difficilement pour mettre fin du dumping social et imposer aux grandes multinationales un impôt-plancher. Ils n’ont pas dit leur dernier mot. Reste à savoir quel sera l’avenir des électeurs dans les Etats dit “démocratiques”. Leurs dirigeants ont-ils fourni la preuve de leur attachement à la plèbe? Eux qui envient la liberté d’action de certains gouvernements autoritaires ne seraient-ils pas tentés de remplacer les électeurs par des acteurs plus conciliant?

    Pensons à un régime fondé sur le vote exclusif des contribuables, le vote plural pondéré en fonction du montant d’impôt versé, la reconnaissance du statut de contribuable à tout entreprise payant l’impôt, la délégation de toutes les prestations sociales et programme de réinsertion aux acteurs du secteur privé, la pénalisation du chômage/du vagabondage et des dettes impayées, le droit des entreprises d’imposer des procurations de vote en leur faveur dans le cadre de certains contrats. Ce ne serait pas la Corée du Nord mais une sorte de nouveaux moyen-âge avec l’Etat dans le rôle du roi, les entreprise dans le rôle des vassaux et des salariés plus ou moins exploités dans le rôle des serfs et vilains.

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