Nous serons une civilisation de Type 1 en 2371 !

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Nous serons une civilisation de Type 1 en 2371 !
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Vous pensez peut-être que nous serons bientôt une civilisation planétaire ! Ou alors que cela prendra encore des millénaires, voire jamais ! Mais est-il possible d’utiliser une méthodologie pour prédire une date approximative à laquelle nous deviendrons une civilisation de Type 1 ?

Lorsque, lors d’une balade hasardeuse sur la toile, je tombe de façon fortuite sur un article scientifique au titre : Prédire la frise chronologique de l’humanité pour atteindre la Civilisation Kardashev de Type 1, ma curiosité ne pourrait pas être happé davantage.

La classification de Kardashev

La classification de Kardashev a tenu l’épreuve du temps. Depuis 1964, elle sert de guide approximatif pour savoir où nous placer sur une échelle de civilisation avancée. Initialement conçue pour réfléchir à la vie extra-terrestre, elle sert également dans une perspective de projection vers le futur de la civilisation d’origine humaine. C’est un des sujets qui revient souvent dans la communauté futuriste.

Beaucoup de scientifiques, ce n’est pas une nouveauté, recherchent activement des traces de vie dans l’univers. Nous avons déjà identifié des milliers de planètes telluriques dans notre galaxie, des centaines susceptibles d’abriter la vie. Kepler-438b est même considéré comme une planète jumelle à la Terre c’est-à-dire ayant les conditions environnementales similaires à notre planète. Mais trouver une vie microbienne n’est pas très palpitant n’est-ce pas ? Même si cette découverte apporterait un grand nombre de connaissances supplémentaires, nous rêvons quand même d’un peu plus . Des organismes complexes, une vie intelligente voir carrément, une civilisation !

Et c’est justement la préoccupation du SETI, Search for Extra-Terrestrial Intelligence (que l’on peut traduire par « recherche d’une intelligence extraterrestre »). Ce programme d’origine américaine analyse l’espace dans le but de détecter des signaux émis par des civilisations Extra Terrestre potentielles. C’est le plus connu, mais il existe une autre façon de scruter le ciel à la recherche de civilisation. Ce n’est pas en écoutant l’espace, mais plutôt en essayant de percevoir “leur” consommation d’énergie. Les astrophysiciens recherchent des civilisations de type 1, type 2 ou type 3.

Alors cela n’à rien à voir avec le film “rencontre du troisième type” , mais c’est une méthode proposée en 1964 par l’astronome soviétique Nikolaï Kardachev, pour classer des types de civilisations en fonction de leur technologie et consommation d’énergie.

Une civilisation de type 1 :
Elle est capable d’utiliser et à besoin de toute l’énergie de sa planète d’origine. C’est une civilisation planétaire qui possède des technologies si avancées qu’ils peuvent contrôler la météo, les courants marins, les Volcans, les tremblements de Terre pour en tirer de l’énergie renouvelable et non polluante.

Une civilisation de type 2 :
Elle est capable d’utiliser et à besoin de toute l’énergie de son étoile d’origine. Cette civilisation stellaire est quasiment indestructible. Rien de ce que la Science connait ne peut détruire une civilisation de type 2. Ils peuvent changer les périodes glaciaires, dévier les trajectoires des astéroïdes et même empêcher la mort de leur soleil en lui réinjectant du combustible. Il pourrait utiliser la technologie théorique appelée “Sphère de Dyson”. Une gigantesque mega-structure autour de l’étoile destinée à collecter son énergie.

Une civilisation de type 3 :
Elle est capable d’utiliser et à besoin de toute l’énergie de sa galaxie. Cette civilisation galactique possède une technologie si avancée que le tissu de l’espace/temps est leur terrain de jeu. Ils ont colonisé leur galaxie d’origine à coup de dimensions supplémentaires, trous de ver, utilisation de l’énergie noir … Il s’agirait des civilisations les plus anciennes. Comparable à l’Empire de la saga “Star Wars” ou du cycle “Fondation” d’Asimov.

Alors bien sûr, nous n’avons jamais détecté aucun de ces types de civilisation pour l’instant et rien ne nous affirme que ce classement est correct. Mais il peut néanmoins nous permettre de nous situer dans cette jungle qu’est l’Univers. Alors où en sommes-nous ?

Et bien nous sommes une civilisation de type … 0. Nous obtenons notre énergie de plantes mortes il y a des millions d’années en polluant la planète sans vergogne. D’après l’astronome Carl Sagan, l’humanité traverse sa phase d’« adolescence technique », typique d’une civilisation sur le point d’intégrer le type I. Mais est-ce qu’on en est loin ? Quand passerons-nous le cap ? Selon le physicien Michio Kaku, nous voyons dès maintenant le début de la transition vers une civilisation de Type 1 . Qu’est-ce qu’Internet ? Internet est un système de communication de type 1. Qu’est-ce que l’Union européenne ? Un système économique de type 1. Qu’est-ce que l’Anglais ? Une langue globale de type 1.

Nous sommes témoin de la plus grande transition dans l’histoire de l’humanité. La transition entre type 0 et type 1. Les générations vivant aujourd’hui ont le privilège de voir les premières contractions de la naissance d’une civilisation de type 1. Une civilisation planétaire capable d’utiliser l’énergie naturelle de la planète, ayant une économie planétaire, un gouvernement planétaire, une langue planétaire. Une civilisation qui a atteint une maturité technologique. Une responsabilité environnementale et qui sera prête à se tourner vers les étoiles.

Est ce que ce sera à la fin du siècle ? Au rythme de la croissance exponentielle de nos technologies, cela semble plausible … mais encore faut-il éviter l’extinction que pourraient causer ces mêmes technologies …

Consommation énergetique

Dans sa première formulation, l’échelle de Kardashev était basée sur la consommation globale d’énergie d’une civilisation. De nos jours, le terme “consommation d’énergie” engendre facilement une connotation négative dans l’esprit des gens. Elle est synonyme avec énergie fossile, pollution, réchauffement climatique. Donc forcément, lorsqu’on envisage des civilisations qui consomment toujours plus d’énergie, on se dit que c’est une catastrophe, mais il est tout à fait possible de découpler la consommation d’énergie avec la pollution.

Si on prend du recul, l’énergie est simplement la capacité de faire des transformations. N’importe quel objet dans l’univers consomme de l’énergie. C’est donc une métrique logique pour mesurer l’étendue des possibilités à dispositions d’une civilisation. La présupposition initiale dans cette réflexion est qu’une civilisation de Type 1 est capable de faire plus de choses qu’une civilisation de Type 0.5. Que ce soit pour voyager, se nourrir, se soigner, se protéger des dangers, construire des trucs, etc. Et elle peut le faire en ayant un impact moindre sur l’environnement, par exemple en maitrisant les énergies renouvelables de sa planète mère.

À noter également que l’idée d’expansion spatiale est intimement liée à l’échelle de Kardashev puisque plus une civilisation a de l’énergie à disposition, plus elle peut entreprendre des projets spatiaux. C’est pourquoi cette classification revient souvent lors des réflexions autour du paradoxe de Fermi et des civilisations extra-terrestres. Autrement dit, si vous pensez qu’il existe des civilisations spatiales, c’est peu probable qu’elles consomment moins d’énergie que nous.

Selon les données de l’Agence internationale de l’énergie, en 2019, la consommation mondiale totale d’énergie était de 161 530 TWh. À partir de cette estimation, et en la comparant à l’énergie qui atteint la Terre d’environ 10^16 watts, il a été calculer, notamment par une formule de l’astrophysicien Carl Sagan, que la civilisation humaine se trouve à 0,728 sur l’échelle de Karashev. Donc, nous sommes une civilisation de type 0.7, ce qui est une information essentielle si nous souhaitons mesurer quand est-ce que nous atteindrons le type I.

Michio Kaku estime que si la croissance humaine atteignait en moyenne un taux d’environ 3 % par an, nous serions un type I dans 100 à 200 ans, un type II peut-être dans quelques milliers d’années et un type III dans 100 000 à 1 million d’années. Cependant, cette estimation est le résultat d’un modèle de croissance exponentielle qui ne prend pas en compte les limitations physiques des sources d’énergie. Car c’est évident que si une civilisation produit et consomme une quantité suffisante d’énergie pour être qualifiée de type I, tout en détruisant activement le monde même dont elle tire cette énergie, son existence en tant que civilisation avancée sera clairement en grand péril et elle finira par s’effondrer avant d’atteindre le Type 2.

Une nouvelle étude pour plus de précision

Là où cette nouvelle étude se démarque des précédentes prédictions est justement la prise en compte des limites physiques des énergies, ainsi que la façon dont leurs utilisations peuvent changer dans un avenir proche. Notamment sous l’influence des recommandations de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, les projections de l’Agence internationale de l’énergie ainsi que les plans de transitions énergétiques affirmés par les gouvernements avec des objectifs de neutralité carbone aux alentours de 2050-2060.

5 énergies sont considérées par l’étude : Charbon, Pétrole, Gaz naturel, nucléaire et renouvelable. Trois d’entre elles sont des énergies fossiles et les auteurs ont essayé d’établir le taux de déclin de ces dernières dans la part totale énergétique de la civilisation.

De toute évidence, il reste encore beaucoup à faire pour réaliser la transition énergétique, et sauf scénario miraculeux, les combustibles fossiles joueront encore un rôle important dans notre approvisionnement énergétique total dans la décennie 2030. On verra donc un taux de déclin annuel relativement bas commençant à 2% mais il s’accélèrera progressivement.

L’humanité devrait finir par se libérer de la dépendance aux combustibles fossiles si les gouvernements sont suffisamment conscients des problèmes environnementaux et si les ressources énergétiques alternatives telles que le nucléaire, le solaire et l’éolien sont développées dans la mesure où elles peuvent remplacer les hydrocarbures. La consommation de combustibles fossiles diminuera jusqu’à une valeur relativement faible, car notre société n’en aura alors qu’un besoin minimal. Compte tenu de cette hypothèse, le taux de décroissance sera relativement important dans les années 2040.

Quant aux énergies renouvelables, elles représentent environ 11% de l’énergie totale en 2019 et 1/4 de la production mondiale d’électricité aujourd’hui. De toute évidence, ces ressources constitueront une part importante des sociétés à faibles émissions de carbone de demain. Pour parvenir à une transition énergétique complète, l’Agence internationale de l’énergie suggère que les deux tiers de toute la production d’énergie proviendront de sources renouvelables, y compris, mais sans s’y limiter, l’énergie solaire, éolienne et géothermique, le tiers restant étant couvert par l’énergie nucléaire. Selon leurs données, le taux de croissance moyen du nucléaire était de 7,53 % de 1971 à 2018. En revanche, la croissance des énergies renouvelables n’est que de 2,17 %.

Différentes hypothèses auront le potentiel de produire des résultats radicalement différents, mais ces suppositions n’en demeure pas crédibles et elles servent à informer la question de savoir quand est-ce que nous atteindrons le Type I. Ce qui nous ramène à la formule de Carl Sagan pour calculer l’échelle de Kardashev, les auteurs de l’étude projettent que la civilisation humaine peut en effet atteindre une valeur K de 1,00 avec ces cinq sources d’énergie, même lorsque les combustibles fossiles seront abandonnés.

Et la date estimée est l’an 2371.

Alors que faire de cette estimation. Personnellement, je pense que la rigueur pour justifier cette date à travers l’étude la rend plus crédible à mes yeux que l’avis de mon plombier si je lui demande la même question. Donc en ce sens, ça a de la valeur. Maintenant, nous sommes tous conscients que le futur échappe très souvent à nos tentatives de prédictions, aussi rigoureuses soient-elles. Les imprévues viennent fréquemment faire fluctuer les dates. Des événements comme les guerres, révolutions, et autres bouleversements économiques et sociaux ne sont pas inclus dans la timeline menant jusqu’à 2371, ce qui est logique puisque ces derniers ne peuvent pas être formalisés dans une équation. Ce n’est pas de la psychohistoire de l’univers de Fondation.

Certains prendront cette date de 2371 comme étant extrêmement optimistes, en pensant que la civilisation va s’effondrer d’ici là et que nous deviendrons type I à la limite dans plusieurs millénaires, si ce n’est jamais.

Pour les plus techno-optimistes, 2371 semble bien trop loin. Assurément, l’intelligence artificielle et la fusion nucléaire sont autant de technologies révolutionnaires qui vont accélérer notre passage vers le Type I.

Tout ça ne veut pas dire que nous atteindrons ce stade le 5 mars 2371 à 8h. Mais on peut être confiant que ce ne sera pas l’année prochaine ni dans 1 million d’années. Il y a une zone entre les extrêmes qui se rétrécit à mesure que l’on étudie les tendances énergétiques de la civilisation. On a donc peut-être là une date qui sert d’ancrage, nous permettant de situer une zone temporelle crédible vers laquelle nous passerons le stade de civilisation type I. Que ce soit un peu avant, ou un peu après n’a pas une grande importance en soi.

Mais dites-moi si vous trouvez que cette date est raisonnable. Si vous pensez que nous atteindrons le type I avant ou après et quelles sont les raisons qui vous poussent à choisir l’un plutôt que l’autre.

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