Bêtise réfléchie
Partie 8/23 de la série cyberpunk
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Un silence de mort règne dans la pièce. Autour de la longue table ovale, les employés restent plongés dans leurs notes, pour éviter le regard de Liam.
Liam les regarde un à un, accusant leur lâcheté et leur indifférence à son égard.
Tous semblent profondément gênés à l’idée de devoir entamer la discussion.
Tous sauf un…
« Monsieur, nous sommes tous très contents de vous savoir à nouveau parmi nous. », déclara Thomas en regardant Liam droit dans les yeux.
Liam offre un sourire à Thomas et lui répond : « Vraiment ? »
Il jette à nouveau un regard furtif sur l’ensemble de ses employés, toujours plongés dans leurs notes pour éviter le contact visuel.
Liam s’adresse alors à Thomas sur un ton plus amical : « Monsieur Shaedwing, pouvez-vous me dire où en est le programme B.Human ? »
Tous les employés sont soudainement interloqués par la demande de Liam. Ils se lancent mutuellement des regards interrogatifs.
Liam : « Simple curiosité. »
Thomas : « Écrans s’il vous plaît ! »
Liam : « Pardon !… s’il vous plaît monsieur Shaedwing. »
Thomas fait un signe de tête en guise d’acceptation de la marque de politesse, puis il commence son bilan : « Comme vous le savez certainement, le programme B.Human est démantelé progressivement suivant vos ordres monsieur. Il n’est pas considéré comme profitable à court terme et ne favorise pas la création d’un marché fertile au développement de Human3. Les courbes montrent un chang… »
« À notre développement ! », l’interrompt Liam à voix basse.
Thomas : « Pardon monsieur ? »
Liam reprend à voix basse sur un ton presque complice : « Vous avez dit ‘au développement de Human3‘. Vous sentez-vous extérieur à l’entreprise monsieur Shaedwing ? »
Un court silence gênant s’impose quelques secondes dans la salle de réunion. Les visages restent tendus. Chacun attend la réponse de Thomas avec une certaine crainte.
Mme Dee prend la parole : « Alors ça c’est pas l’pied ! Hahahahahaha ! »
Elle est la seule à rire de sa blague. Liam se tourne vers elle et la fusille d’un regard noir.
Le silence qui règne dans la salle devient long, très long. Après ce qui semble être une éternité, Mme Dee détourne finalement le regard de celui de Liam et dit avec une voix étouffée et tremblante : « Pardon monsieur Hoylun. Je voulais juste détendre l’atmosphère. »
Liam passe la porte de son bureau en boitant et dépose sa tablette tactile sur son poste de travail. Il s’avance vers la baie vitrée opaque de la pièce.
Liam : « Ouverture !… s’il vous plaît. »
La vitre devient instantanément transparente, laissant place à une vue sur l’ensemble de l’open space. Des employés s’affairent de part et d’autres de la grande salle. Liam reste debout à les regarder se mouvoir.
Liam : « Fermeture s’il vous plaît. »
La vitre devient à nouveau opaque.
Il reste debout sans rien dire, les yeux perdus dans le vide. Il regarde sa main artificielle, l’air pensif. Son visage devient de plus en plus dur. Liam fait face à un sentiment qui lui déplaît fortement : un mélange de culpabilité et de haine. Une idée semble lui traverser l’esprit.