L’avenir de l’humanité, Futur lointain, Superintelligence et économie post-rareté avec Anders Sandberg

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Dans cet épisode de Humain, Demain, nous accueillons Anders Sandberg, philosophe transhumaniste et chercheur à l’Institute for Future Studies. Ensemble, nous explorons la cryonie, les risques liés à l’intelligence artificielle, les mutations géopolitiques, la conscience artificielle, l’émulation cérébrale et la vision d’un futur post-rareté dans son prochain livre : Grand Futures. Une conversation foisonnante sur les défis et promesses du long terme.

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Sommaire :

0:00:00 Introduction et l’historique récent d’Anders Sandberg
0:02:10 Un point sur la cryonisation
0:09:00 L’accélération du changement
0:15:09 pDoom de l’IA et état des risques
0:20:21 La façon d’aligner ou de contrôler l’AGI
0:25:02 L’IA dans un conflit entre super puissances
0:33:43 La difficulté d’écrie un livre sur l’avenir lointain
0:38:15 Le bonheur des êtres conscients dans l’avenir lointain
0:48:11 Les travaux de Nick Bostrom
0:52:04 Questions rapides : Paradoxe de Fermi, Monde Multiples, Libre arbitre …

L’avenir de l’humanité : Anders Sandberg sur la sécurité de l’IA, l’économie post-rareté et la quête de vie prolongée

L’avenir approche, et plus vite que jamais. Alors que la technologie poursuit son avancée inexorable, comprendre les implications de domaines émergents comme l’intelligence artificielle (IA), l’économie post-rareté et l’allongement de la vie devient essentiel. Dans cet article, nous explorons les réflexions d’Anders Sandberg, futurologue et chercheur reconnu, alors qu’il navigue à travers le paysage complexe du monde de demain.

L’évolution de la sécurité de l’IA et des risques globaux

Le développement rapide de l’intelligence artificielle présente à la fois des opportunités inédites et des risques majeurs. Anders Sandberg, voix expérimentée dans ce domaine, offre une perspective équilibrée sur les dangers potentiels et les mesures à prendre pour les atténuer.

L’état actuel du développement de l’IA

Sandberg estime à 10 % la probabilité de risques existentiels liés à l’IA, incluant l’extinction humaine ou l’effondrement de la civilisation. Ce chiffre, bien qu’alarmant, représente selon lui une position « assez standard » dans la Silicon Valley, illustrant la conscience généralisée de ces enjeux chez les acteurs du secteur.

Les progrès récents des grands modèles de langage (LLM) ont accéléré le calendrier des percées potentielles en IA, au point de surprendre Sandberg lui-même. Ces systèmes sont de plus en plus capables de résoudre des problèmes complexes, impactant à la fois la recherche et la productivité.

« Les grands modèles de langage nous ont montré quelque chose d’à la fois troublant et fascinant sur notre façon de penser, » explique Sandberg. Bien qu’ils soient techniquement de simples « prédicteurs de texte », leur capacité à imiter l’intelligence devient de plus en plus sophistiquée.

Dans ses propres recherches, Sandberg utilise les LLM comme assistants précieux, capables de fournir des réponses spécifiques et de l’aider à résoudre des problèmes. « C’est un peu comme avoir un doctorant heureux de travailler, peu importe la tâche que vous lui donnez », note-t-il, tout en soulignant qu’une vérification rigoureuse reste nécessaire.

Applications militaires et préoccupations sécuritaires

L’intégration de l’IA dans les systèmes militaires constitue une source d’inquiétude majeure. Alors que les drones et les armes autonomes propulsés par l’IA se généralisent, le risque d’escalade accidentelle ou de conséquences imprévues augmente.

Sandberg met en garde contre le potentiel de l’IA à aggraver les tensions géopolitiques, notamment dans des zones sensibles comme Taïwan. Il évoque la possibilité que des campagnes de désinformation ou de piratage automatisé déclenchent involontairement des conflits.

La guerre en Ukraine a mis en lumière l’importance croissante des drones, avec l’IA jouant un rôle clé dans l’amélioration de leurs capacités. Cela soulève toutefois des questions éthiques sur l’usage des armes autonomes et les dommages collatéraux potentiels.

Économie post-rareté : repenser la société humaine

Au-delà des risques liés à l’IA, Sandberg explore le potentiel transformateur de l’économie post-rareté – un état théorique où la plupart des biens et services peuvent être produits en abondance avec un minimum de travail humain.

Définition et conditions nécessaires

La post-rareté ne signifie pas l’élimination totale de toute forme de rareté, mais un monde où les besoins fondamentaux sont universellement satisfaits, et de nombreux désirs non essentiels peuvent l’être aisément. Pour y parvenir, plusieurs avancées technologiques sont nécessaires :

• Automatisation quasi complète de la production
• Technologies de fabrication avancées (comme l’impression 3D à grande échelle)
• Sources d’énergie quasi illimitées (ex. : fusion nucléaire)
• Améliorations majeures de l’extraction et du recyclage des ressources
• Réseaux de distribution ultra-efficaces

L’IA joue un rôle central dans cette transformation, en automatisant les processus de production et en optimisant l’allocation des ressources. Comme le souligne Sandberg, une grande partie de notre économie actuelle repose sur les services, et non les biens matériels. La transition vers une économie de services alimentée par l’IA est donc une étape clé vers la post-rareté.

Implications psychologiques et sociales

Cette transition aurait un impact considérable sur la psychologie humaine et les structures sociales. Libérés de la nécessité d’accumuler des biens pour survivre, les individus pourraient se concentrer sur leur épanouissement personnel, la créativité et l’engagement communautaire.

Mais ce changement de paradigme soulève aussi des questions : comment redéfinir le travail et le sens de la vie dans un monde où les besoins fondamentaux sont comblés ? Comment gérer les inégalités d’accès aux biens de luxe ou aux symboles de statut ?

Sandberg insiste sur l’importance de déplacer notre attention de la richesse matérielle vers la valeur expérientielle :

« Ce que nous voulons réellement, dans bien des cas, ce sont des expériences, du bien-être, du bon vivre. Dans un monde où tout le monde est véritablement heureux, peut-être que la perfection de nos serviettes de bain ne nous importera plus vraiment. »

Prolongation de la vie et cryonie

La quête d’une vie prolongée constitue un autre domaine de fascination et de débats éthiques. Sandberg partage ses expériences personnelles avec la cryonie et examine les implications des technologies de prolongation de la vie.

Expérience personnelle de la cryonie

La décision de Sandberg de s’inscrire à un programme de cryonie découle d’un mélange de curiosité scientifique et de volonté de prolonger sa vie. Il remarque que le coût de la cryonie, bien qu’élevé, est comparable à celui d’une assurance-vie.

Cependant, des barrières psychologiques empêchent souvent les gens de franchir le pas. Il décrit un phénomène courant : la « cryo-procrastination », cette tendance à remettre à plus tard l’inscription à cause de la peur de la mort.

La technologie actuelle de cryopréservation reste expérimentale, sans cas documenté de réanimation réussie. Mais Sandberg y voit une expérience à long terme qui pourrait un jour offrir une seconde chance.

Perspectives futures

L’avenir de la prolongation de la vie dépasse la cryonie. Des techniques de préservation cérébrale, la médecine régénérative ou encore les nanotechnologies pourraient permettre d’allonger considérablement la durée de vie humaine.

Ces avancées posent d’importants défis éthiques : équité dans l’accès aux soins, gestion de la population, ou encore redéfinition de l’identité et du sens de la vie.

« Si vous espérez vivre longtemps et intensément, mieux vaut apprendre quelques techniques de survie ou d’arts martiaux… ça pourrait servir », plaisante-t-il.

L’intégration de ces technologies avec l’IA et une société post-rareté pourrait générer de nouveaux modèles sociaux et économiques, nécessitant anticipation et encadrement éthique.

Lointain futur : aperçu du livre Grand Futures

En se projetant plus loin, Sandberg nous offre un aperçu de son futur ouvrage, Grand Futures, qui explore comment une intelligence avancée pourrait façonner l’univers à l’échelle cosmique.

Possibilités à l’échelle cosmique

Grand Futures évoque des projets tels que le déplacement d’étoiles, la construction de sphères de Dyson pour capter l’énergie solaire, ou encore l’exploitation de l’énergie à l’échelle galactique. Bien que ces idées paraissent fantastiques, elles reposent sur des principes scientifiques valides et illustrent le potentiel des civilisations avancées.

Cependant, Sandberg rappelle les limites imposées par l’expansion accélérée de l’univers, qui pourrait restreindre l’accès futur à la matière et à l’énergie.

Conscience et esprits numériques

Le livre traite aussi de la conscience et de la possibilité de créer des esprits numériques via l’émulation cérébrale. Sandberg insiste sur l’importance de considérer les implications éthiques de la sentience numérique, et la nécessité d’établir des cadres respectueux pour leur traitement.

L’intégration des intelligences artificielles aux cadres juridiques et sociaux sera essentielle pour leur garantir un rôle juste et équitable dans la société.

Implications concrètes et considérations à court terme

Même si ces perspectives semblent lointaines, les technologies et tendances abordées par Sandberg ont déjà des répercussions sur nos vies actuelles.

Préparation individuelle

Pour se préparer à l’avenir, les individus peuvent développer des compétences telles que :

• L’adaptabilité et la résilience
• La planification financière
• Le développement de réseaux sociaux
• L’apprentissage continu

Sandberg encourage chacun à porter son regard vers l’horizon et à réfléchir aux conséquences à long terme de ses choix.

Préparation sociétale

Les sociétés peuvent se préparer en :

• Investissant dans l’éducation et la recherche
• Élaborant des cadres éthiques pour les technologies émergentes
• Encourageant la coopération mondiale
• Construisant des infrastructures résilientes

Conclusion

Comme le montre brillamment Anders Sandberg, le futur n’est pas quelque chose qui nous arrive passivement, mais quelque chose que nous façonnons activement. En comprenant les tendances et technologies qui transforment notre monde, nous pouvons faire des choix éclairés et nous préparer aux défis – et aux opportunités – qui nous attendent.

Nous enregistrons nos podcasts avec Riverside: Cliquer sur ce lien pour commencer une période d’essai.

Si vous avez des remarques ou des interrogations à propos de cet épisode, vous êtes bien entendu libres de les poster en commentaires juste en dessous.

On vous souhaite une bonne écoute.