Fin du capitalisme ou fin du monde ?

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Fin du capitalisme ou fin du monde ?
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Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais dans beaucoup (la plus part) d’oeuvres de Science Fiction modernes, le capitalisme économique reste la voie dominante. Peu importe le future imaginé. Je suis sûr qu’il existe des exceptions et si vous en connaissez, je serais ravis de les connaître mais de manière générale, le capitalisme semble triompher même dans le future. (Du moins, depuis la fin de la guerre froide).

Cela peut paraître étrange dit comme ça mais il est plus facile d’imaginer la fin du monde plutôt que celle du capitalisme.

En effet, les auteurs rivalisent d’imagination lorsqu’il s’agit de présenter les causes de notre future extinction. Invasion extra-terrestre, révolution robotique, catastrophe climatique … Par contre, personne ne répond présent pour imaginer un future basée sur un autre modèle économique. L’option la plus commune est de simplement remplacer la monnaie actuelle (dollar, euro etc.) par une autre, plus universelle comme le crédit républicain qui sert de référence à la galaxie Star Wars. Ou alors de décrire un monde post-apocalyptique qui, bizarrement, renouvelle les valeurs capitalistes de possession, bien et marchandise en utilisant le troc par exemple. Que ce soit des sociétés démocratiques et républicaines, des empires ou des tyrannies, des communautés de survivant, sur Terre ou dans l’espace, l’économie reste toujours basé sur le capitalisme.

Le philosophe Slovène Slavoj Zizek parle de paradoxe : “Il y a 30 ans ou 40 ans, nous avions l’habitude de débatre pour savoir comment serait le futur : Communiste, fasciste, capitaliste. Aujourd’hui, personne n’en parle. Nous acceptons tous silencieusement le capitalisme global. Mais d’un autre coté, nous sommes obsédés par les catastrophes apocalyptiques. Le monde entier annihilé par des virus, astéroïdes etc. Donc le paradoxe est qu’il est bien plus facile d’imaginer la fin de toute vie sur Terre plutôt que de modestes changements dans la societé.”

La raison au final, réside peut etre dans le simple fait que depuis sa “victoire” contre le communisme, le capitalisme est perçu comme l’unique système économique viable, et que par conséquent, il semble impossible d’imaginer aujourd’hui une alternative cohérente.

En somme, le futur sera soit capitaliste, soit réduit à néant. Est ce que vous acceptez ça ?

Il serait temps de commencer à trouver des alternatives. Imaginer le futur, c’est aussi imaginer un autre système sociétal. Aussi utopique qu’il puisse être.

The venus project

De rares exemples existent comme le projet “Venus”. Il s’agit d’une organisation qui propose un plan d’action réaliste pour créer une société globale reposant sur une base alternative au capitalisme. Les clés de ce projet se fondent sur la technologie au service du bien commun rendant la nécessite de l’argent caduque. Voici une liste sommaire des idées maîtresses :

  • Des cités intelligentes gérés par une intelligence artificielle répondant aux besoins énergétique adaptés à la population.
  • Utiliser la technologie pour augmenter le bien être en réduisant le travail à son minimum en remplaçant toutes les taches par des machines. Ainsi, la notion d’argent devient inutile car les biens sont crées en fonction de la demande, sans intervention humaine donc sans labeurs physiques et stresse.
  • Sans la nécessité de travailler, le facteur humain prend une autre tournure et le temps libre peut être exploité pour atteindre le potentiel de chacun.

Si vous voulez en savoir plus, je vous laisse explorer plus en détail ce projet via le site internet :www.thevenusproject.com
Le futur a besoin d’alternative, même des plus utopiques.

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[contenus_similaires]
  1. Philippe Cadique 1 avril 2016 at 22 h 52 min - Reply

    Il y a des TENTATIVES du côté de la science politique : http://www.slate.fr/story/98769/romans-envisagent-vie-sans-croissance
    Et du même, plus largement : https://yannickrumpala.wordpress.com/tag/science-fiction/

    • Gaëtan Selle 2 avril 2016 at 10 h 14 min - Reply

      Merci beaucoup. C’est très enrichissant de connaitre d’autres œuvres pour approfondir et étayer notre article.

  2. Jean-Luc 24 juillet 2016 at 20 h 42 min - Reply

    Bonjour Gaëtan,

    J’ai bien aimé cet article, un sujet trop peu abordé lorsqu’on imagine une société futuriste.

    Mais pour savoir quel sera l’avenir du capitalisme, ou ce qui le remplacera, il faut se demander ce qu’un système politique doit apporter pour être viable. Pour ma part je pense que c’est : le progrès. Or il ne se décide pas. Il nait de la concurrence, du désir d’améliorer sa vie.

    Tu as parlé du communisme. Il s’est effondré parce qu’il ne donnait pas à la population la motivation nécessaire à l’innovation. En payant tout le monde le même salaire, en interdisant à chacun d’avoir plus que les autres, il anéantissait tout rêve d’aisance matérielle. Or c’est là l’une des forces (avec le pouvoir et la reconnaissance sociale) qui nous poussent à nous dépasser, c’est-à-dire à travailler dur, à créer une entreprise, à inventer de nouvelles solutions industrielles, etc.

    En URSS il n’y avait aucun espoir d’une vie meilleure. Du coup le pays stagnait, et les rares nouvelles technologies avaient en fait été volées au camp capitaliste. Si la planète entière avait été communiste, elle serait restée éternellement bloquée au même stade de développement.

    Nous avons du mal à comprendre cela car le discours dominant, hypocrite, est de dire que les aspects matériels de l’existence ne sont pas importants. C’est faux ; au contraire ils sont fondamentaux et orientent un grand nombre de nos choix.

    Donc, dans la société de demain, il doit nécessairement y avoir un espace de liberté individuelle où les hommes puissent travailler à leur propre profit.

    C’est pourquoi une civilisation très avancée par rapport à nous mais constituée de robots sans personnalité ni ambition aurait face à l’humanité une faiblesse fatale sur le long terme : elle stagnerait technologiquement. Car un robot ne se lève pas le matin en se demandant comment s’acheter une maison plus grande.

    Donc que penser du Projet Vénus cité ici ? Rien de nouveau de ce côté : ce n’est qu’une variante du communisme dont l’un des slogans était “de chacun selon ses capacité et à chacun selon ses besoins”. Une autorité supérieure décide de ce qui m’est attribué. Ah oui ? Et si je ne suis pas d’accord ? Si j’ai envie d’autre chose ? Comment un ordinateur aussi puissant soit-il peut-il prétendre savoir ce qui est bon pour moi ?

    Pire encore : s’il n’est plus nécessaire de travailler pour se loger ou se nourrir, la majorité des gens est totalement démotivée. Plus d’activité économique, plus de changement. Technologie mise à part, ce monde ressemble au moyen-âge. Et une petite minorité, ceux qui travaillent “par plaisir” et qui ne se satisfont pas de leur existence, est en permanence en conflit avec l’intelligence artificielle au pouvoir. Jusqu’au jour où elle parvient à l’abattre.

    Finalement, à mon avis, tant que les hommes resteront tels qu’il sont aujourd’hui, des êtres intelligents mais individualistes (le contraire des fourmis par exemple), c’est la compétition entre eux qui les fera avancer, et seul le capitalisme répond à ce besoin.

    Du coup, sur le fond, le futur pourrait bien ressembler au présent.

    • Gaëtan Selle 25 juillet 2016 at 9 h 50 min - Reply

      Oui en effet il est difficile d’imaginer une société futuriste car on se base souvent sur le présent ou le passé. Après, nous avons été éduqué, dans le monde occidental, à penser que la vie idéale c’est un bon travail, une famille nombreuse, une belle voiture et une maison plus grande que celle du voisin. Voilà la caricature du modèle de vie réussie. Je ne suis pas sûr que tout cela soit forcément rattaché à la nature humaine, ni indispensable à notre épanouissement. Il y a d’ailleurs un autre discours dans les philosophies orientales où le bonheur ne se cherche pas à l’extérieur mais à l’intérieur. Penser que le travail soit nécessaire à l’épanouissement de chacun c’est, à mon avis, un piège dû au conditionnement dans lequel nous nous trouvons. J’entends souvent dire que si on travail pas, on s’ennuie et la vie perd son sens. C’est oublier que plus des 3/4 de la population exerce un métier ennuyant, déshumanisant, juste pour subvenir à leur besoin primaire. En gros, leur vie n’a déjà pas de sens dès le départ. Sans mentionner l’argent, qui est une invention purement humaine créant des inégalités terribles. Peut on envisager un monde sans ? C’est aussi ça la mission de la SF ! Si dès notre plus jeune âge, nous étions éduqué (conditionné) à comprendre qu’avoir une plus grosse voiture que le voisin (la compétition), est futile, alors la société de consommation en serait probablement chamboulée. Reste à savoir où cela nous mènerait. En tout cas, pour l’instant, il est clair que la majorité arrive plus facilement à imaginer la fin du monde plutôt que celle du capitalisme 😀

  3. Thomas 25 juillet 2016 at 23 h 00 min - Reply

    D’accord avec Gaëtan.
    Personnellement, les œuvres de SF que j’ai vues se dérouler dans une société capitaliste le sont car il s’agit de dystopies ; et le capitalisme, qu’est-ce, sinon ça ? On le voit bien, d’ailleurs, tous les progrès que nous faisons en matière de technologie, et les pertes d’acquis sociaux, orientent notre imagination vers ça : la dystopie.
    Je l’ai remarqué, en fait, quand j’ai participé, il y a un an, à un concours de nouvelle dont le thème était l’utopie (une utopie sans tâche noire, sans bavure : parfaite). J’ai voulu faire quelque chose de crédible, dans notre société, et lié à notre présent, pour ne pas choisir la facilité de dire “alors ça se passe dans un autre monde…”
    Et bien les outils ne manquent pas. Modèles économiques, sociaux, humains, technologiques, écologiques, politiques… il y a beaucoup de choses pour penser le changement ; il n’y a qu’à voir la pléthore de documentaires qui existent sur le sujet, comme Demain, pour ne pas le citer :p
    Donc j’ai fait cette nouvelle en exploitant ces alternatives sur tous les aspects de la vie, et ma foi, à travers le temps d’une vie de mon protagoniste, ça s’est fait 🙂
    Donc je pense que c’est juste un choix thématique ; ça dépend du ton qu’on veut donner au récit, et les histoire sont toujours plus haletantes quand l’univers décrit est un challenge, noir et difficile à supporter.
    (PS : si on parle socio et politique, faut faire attention aux mots : l’individualisme n’est pas l’égoïsme ; ce n’est pas le fait de penser à soi avant les autres. Il n’est pas incompatible avec un mode de vie collectiviste ; mais il s’oppose au communautarisme, ça oui)

  4. Lame 7 juillet 2020 at 13 h 46 min - Reply

    Avant d’envisager la fin du capitalisme, il faut d’abord comprendre ce que c’est. C’est la caractéristique de tout système économique qui admet la libre-entreprise et la titrisation des capitaux. Il ne faut donc pas le confondre avec les économies libérales de marché qui ne sont que des types d’économies capitaliste parmi d’autre; l’économie norvégienne est capitaliste mais pourtant très différente de celle des USA.

    Il ne faut pas non plus confondre le capitalisme et l’économie d’accaparement càd les actions entreprises par l’élite économique du moment pour accaparer le pouvoir d’achat et les ressources. L’économie d’accaparement existe dans tout système économique où elle n’est pas combattue, qu’il soit capitaliste ou non.

    L’économie socialiste de l’URSS n’a pas apporté la prospérité pour les mêmes raisons que l’économie libérale de marché aux USA en 1929: le déficit démocratique, l’absence de réels pouvoirs de décision des travailleurs dans l’entreprise, les objectifs ignobles d’élites libres d’organiser l’économie selon leur agenda. Aucun système économique n’est fondamentalement mauvais et tous le sont en l’absence de démocratie ou dictateurs bienveillants.

    A priori, on envisage difficilement la fin du capitalisme car très peu de gens croient encore à la pertinence d’un système économique dans lequel la création des entreprises, leur financement ainsi que la production des biens et services sont impossibles sans une intervention publique. Si le rôle régulateur des pouvoirs publics est bien indispensable pour éviter le chaos à moyen terme, il y a une différence entre réguler et organiser l’économie. De tous les systèmes économiques non étatisés, les différentes formes d’économies capitalistes sont encore les plus abouties.

    Néanmoins, il existe des alternatives crédibles et applicables à court terme: les système d’échanges locaux, les jardins d’échange universel et surtout l’écosociétalisme d’André Jacques-Holbecq. L’économie terrienne tel qu’elle est présentée dans Star Trek peut être considérée comme une variante high tech de l’économie écosociétale. Le jeu de rôle Eclipse phase (et plus particulièrement son supplément Rimward) décrit de nombreux systèmes économiques postcapitalistes.

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