Quels enjeux de civilisation pour l’humanité ?

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Quels enjeux de civilisation pour l'humanité ?
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Une grande partie du contenu de cet épisode vient d’un livre que j’ai particulièrement aimé. Il s’agit d’Homo Deus, de Yuval Noah Harari, qui est connu pour avoir écrit “Sapiens”. C’est un historien et professeur qui après avoir jeté un oeil au passé de notre espèce dans son 1er livre, s’est tourné vers le futur avec Homo Deus. Il y a de très bonnes choses que j’aimerais partager avec vous. Notamment sa “prédiction” sur les nouveaux objectifs de notre espèce.

Il est souvent intéressant de regarder le passé pour comprendre ce que nous avons accompli. Car il est assez facile de regarder le présent d’un peu trop près et de se retrouver déprimé par toutes les inégalités, les problèmes environnementaux, le terrorisme, la violence, etc. En réalité, nous nous trouvons à une époque charnière ou pour la première fois, nous avons réussi à enlever une grosse, grosse épine de notre pied. Ou plutôt 3 grosses, grosses épines selon Yuval Noah Harari. En faite, pour le dire simplement : Nous avons réussis a mettre fin aux 3 plus gros problèmes qu’a fait face notre espèce depuis le début de son histoire. Effectivement, si vous ouvrez des bouquins d’histoire ou si vous regardez des documentaires, vous constaterez 3 obstacles récurrents qui ont eu la fâcheuse tendance à se mettre sur notre chemin. La famine, les épidémies, et la guerre.

Alors je sais ce que vous vous dites. C’est quoi cette connerie ! Gaëtan a craqué ! La famine, les épidémies et la guerre c’est encore d’actualité. On n’en est pas du tout débarrassé Stop ! Avant que vous ne cliquiez sur le bouton de désabonnement. Laissez-moi entrer un peu plus dans le détail.

Pendant des millénaires, la famine, les épidémies et la guerre ont été les pires ennemies de l’humanité et nous avons tout tenté pour gagner la bataille. C’était les 3 objectifs principaux de l’humanité. Nos ancêtres ont prié un nombre considérable de Dieu, Déesse, anges et esprits dans le but d’obtenir de l’aide contre ses 3 tourments. Ça n’a pas marché. Nous avons essayé toute sorte de systèmes politiques et modèle économique. Ça n’a pas marché non plus. Mais au cours des deux derniers siècles, en grande partie grâce à l’ingéniosité de notre espèce et au développement scientifique, nous avons pris le contrôle sur la famine, les épidémies et la guerre. Nous avons donc gagné la bataille et accompli nos objectifs.

Alors oui il y a encore des conflits dans le monde, des maladies et les gens qui meurent de faim. Mais ces trois problèmes sont passés du statut de forces incontrôlables de la nature à quelque chose que l’on connait et dont nous avons de plus en plus les moyens de prévenir et de lutter contre. Et ça, c’est une première et un tournant.

Prenons chaque problème un par un pour comprendre:

La famine :

Il ne faut pas être historien pour savoir que la famine a accompagné l’humanité depuis le berceau de la civilisation. Jusque récemment, la majorité des humains vivaient dans des conditions très rudes ou la moindre erreur ou un peu de malchance pouvait facilement être synonyme de peine de mort pour le village tout entier qui se retrouvait sans nourriture. Lorsque la sécheresse frappait l’Inde ou l’ancienne Égypte, il n’était pas rare que 5 à 10 % de la population périssent. Les provisions étaient trop justes, le transport trop lent et cher et les gouvernements étaient bien impuissants face aux caprices de la nature. Mais aujourd’hui, il y a plus de personnes qui meurent de trop manger que de ne pas assez manger. Et ça, c’est vraiment un fait qui était inimaginable il n’y a ne serait ce que un siècle. Et encore plus si on remonte loin dans le temps. Selon les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, a peu près 3 millions de personnes meurent chaque année dû à l’obésité et les maladies qui y sont liées contre 1 million qui meurent de malnutrition.

Il n’y a officiellement plus de famine naturelle dans le monde. Uniquement des famines politiques. Si en 2018, un être humain meurt, car il n’a pas eu assez à manger, en Syrie, en Corée du Nord ou en Somalie, ce n’est pas dû à une cause naturelle comme c’était le cas dans la passé. Que ce soit une invasion de sauterelles, un hiver rude ou une maladie dans les champs. Mais c’est bien parceque’un leader politique, un gouvernement ou une idéologie a permis à cet être humain de mourir de faim. En vérité, trop manger est devenu un problème bien plus grave que la famine. C’est dire l’évolution !

Les épidémies :

L’Histoire est bourrée de terribles épidémies qui ont ravagé des populations entières. Il ne faut pas oublier qu’il fut un temps ou les gens vivaient leur vie en se disant que la semaine prochaine, il pourrait attraper une maladie et mourir presque sur-le-champ. Ou qu’une épidémie pourrait éradiquer leur famille entière en quelques jours. L’épidémie la plus connue est la peste noire qui commença dans les années 1330 quelque part en Asie. La maladie se répandit rapidement jusqu’en Europe et Afrique du Nord grâce aux rats et aux mouches. Entre 75 et 200 millions de personnes furent victime de la peste ! Plus d’un quart de la population eurasienne. Les autorités étaient complètement impuissantes et ce n’est pas les prières et processions qui ont aidé. Ils n’avaient absolument aucune idée que le responsable était de minuscule organisme vivant à l’intérieur du corps. Mais la Peste noire n’est pas la pire des épidémies ayant touché l’humanité.

La colonisation de l’Amérique, des iles Pacifiques et de l’Australie a complètement décimé les populations locales à cause des nouvelles maladies introduites. Lorsque les premières Espagnoles sont arrivées à Mexico en 1520, le pays abritait 22 millions de personnes. En 1580, donc 60 ans plus tard, 2 millions seulement. Une véritable hécatombe. Et récemment, la grippe espagnole qui frappa le monde entier en 1918 tua entre 50 et 100 millions de personnes !

Lors des dernières décennies, l’humanité s’est rendue encore plus vulnérable aux épidémies grâce à un large réseau de transport international et une démographie en plein boom. Pourtant, les épidémies ont baissé drastiquement. Ce paradoxe s’explique par des progrès ahurissants en médecine qui se traduise par la vaccination, les antibiotiques, une meilleure hygiène et des infrastructures médicales de qualité. Pourtant, sommes-nous vraiment à l’abri ?

Presque chaque année, on annonce une nouvelle mutation d’un agent pathogène qui pourrait créer un désastre ! Mais a chaque fois, le résultat est un nombre relativement faible de victime par rapport aux risques. Vous vous souvenez peut-être de la grippe aviaire. Ou plus récemment du virus Ebola en 2014. Lorsqu’il a commencé à se répandre en Afrique de l’Ouest, l’OMS déclara que c’était l’épidémie la plus grave pour la santé publique depuis le début de l’ère moderne. La crainte était grande et la peur se répandit autour du globe bien plus vite que le virus. Pourtant, en janvier 2016, la menace fut officiellement terminée. Faisant au total 11000 morts sur 30000 infectés. Vraiment très très loin de la grippe espagnole ou de la peste noire.

Nous ne sommes évidemment pas à l’abri d’une épidémie, mais aujourd’hui, la médecine a tendance a gagner la course contre la nouvelle infection. (Et meme concernant le covid 19 où le virus a été identifié et son ADN sequencé en un temps record). On peut donc dire que les épidémies sont des risques bien plus faibles pour l’humanité qu’elles ne l’étaient par le passé. Nous mourrons bien plus de maladie non infectieuse comme le cancer. En faite, il y a largement plus de personnes qui meurent de vieillesse que de personne mourant de maladie infectieuse. C’est aussi une première dans notre histoire !

Par contre, il y a un autre risque qui s’est développé avec le progrès technologique, ce sont les armes bactériologiques ou, pour faire simple, un groupe terroriste pourrait faire muter un virus et le rendre extrêmement léthal. Inutile de dire que ça pourrait mal finir. Donc ce qui se passe c’est que les risques épidémiques sont aujourd’hui du fait de l’homme et de ses propres actions. L’ère où les humains étaient impuissants face aux épidémies naturelles est donc révolue. Un progrès indéniable, une bonne nouvelle et un objectif de moins pour l’humanité.

La guerre :

Une autre bonne nouvelle c’est que la guerre est sur le déclin. On peut clairement dire que nous sommes en paix durant cette 2e décennie du 21e siècle. Mais ça n’a pas la même importance que par le passé. En effet, tout au long de l’histoire, être en paix c’était en gros une période entre-deux-guerres. Un paysan aurait pu dire a sa femme : C’est cool, pas de guerre en ce moment, on est en paix. Et sa femme lui répond : ouais, mais pour combien de temps. J’ai entendu dire que les Anglais préparent quelques choses.

Les relations internationales étaient gouvernées par la loi de la jungle. De l’âge de Pierre jusqu’à l’ère moderne, du Sahara à l’artique, chaque personne savait qu’à tout moment, le voisin pouvait débarquer, envahir le pays, battre son armée et massacrer son peuple. Mais finalement, depuis la moitié du 20e siècle, la loi de la jungle ne s’applique plus.

Depuis le début du 21e, la violence humaine (Guerre et crime) représente seulement 1% du nombre total de décès dans le monde. Ce n’est pas une statistique qu’on entend souvent a la TV ! Mais encore plus significatif, un nombre croissant et important de la population trouve la guerre inconcevable. Franchement en France aujourd’hui, c’est juste inimaginable de se dire que l’Allemagne va passer la ligne Magino avec ses divisions blindées et bombarder nos grandes villes dans le but de conquérir le pays. Lorsque le gouvernent se rassemble, personne ne pose un dossier sur la table expliquant comment nous allons envahir la Belgique pour l’annexer. L’Argentine n’envisagera jamais d’envahir le Brésil pour prendre ses ressources, même en étant désespérée. C’est ridicule d’imaginer ça. Pourtant il y a même pas 100 ans, c’était d’actualité de vouloir conquérir le voisin.

Je pense vraiment que l’idée de la Guerre a complètement évolué depuis la fin de la 2e GM. Et grâce notamment a la puissance nucléaire qui signifie désormais qu’une guerre entre superpuissances est synonyme de suicide collectif. Cela oblige donc à trouver des solutions alternatives aux conflits. Avant, la principale source de richesse c’était des ressources comme l’or, des mines, des champs de nourriture ou du pétrole. Donc ça avait du sens d’envahir le voisin. Mais aujourd’hui, la principale source de richesse c’est la connaissance. En 1998, ça faisait sens que le Rwanda envahisse le Congo pour s’emparer de ses minerais, car la demande était énorme en raison de l’explosion des ordinateurs portables et téléphones. En comparaison, ça ne ferait aucun sens pour la Chine d’envahir la Californie pour s’emparer de la Silicone Valley.

Au lieu de ça, la Chine gagne des milliards de dollars en collaborant avec les sociétés californienne. La guerre est rendue obsolète. Ce dont on entend souvent parler en Syrie ou en Afrique, ce sont des guerres civiles. C’est différent dans la mesure ou ce sont souvent des conflits liés à des soulèvements du peuple ou à des conflits ethniques.

Alors rien n’est figé évidemment. Il y aura peut-être d’autres guerres entre pays. La Corée du Nord attaquera peut-être la Corée du Sud. Mais il faut être conscient et reconnaitre qu’a notre époque, la Guerre est l’exception alors qu’elle fut la règle pendant toute l’histoire. Mais quand est-il du terrorisme alors ? Et bien l terrorisme n’a pas la force suffisante pour défaire des armées et envahir des pays. C’est un peu comme une mouche qui souhaite détruire un magasin de porcelaine.

À elle seule, elle n’a pas la force pour le faire, même si elle essaie toute la journée. Donc sa technique c’est d’aller dans l’oreille d’un éléphant pour le rendre fou. L’éléphant va donc tout casser. C’est ce qu’il s’est passé en Irak, et en Syrie. Le terrorisme est évidemment dangereux pour la paix puisqu’il provoque conflits et guerre civile, mais à l’échelle globale, il a beaucoup moins d’importance qu’il n’en a à la une des journaux. Même si le but des terroristes est de nous renvoyer au moyen âge et à la loi de la jungle, c’est notre réaction qui importe.

Si la loi de la jungle revient sur le devant de la scène au cours du 21e siècle, ce sera notre faute, pas celle du terrorisme. Quoi qu’il en soit, la encore, pour la première fois dans l’histoire, chaque année il y plus de personne qui se suicide que le nombre total de décès du aux guerres, à la criminalité et le terrorisme. C’est une très bonne nouvelle. Alors pas pour le nombre élevé de suicide bien sûr, mais bien, car la violence en général baisse drastiquement. Ça parait fou quand on ne fait que regarder les infos, mais c’est vrai. Si vous avez peur du terrorisme, il faut vous dire une chose. Macdonald et Coca Cola sont de bien plus grande menace pour vous que ne l’est Al Quaida ou l’état islamique.

Du coup on voit bien pourquoi il est sensé de dire que l’Humanité a vaincu ces 3 problèmes majeurs. Et si aujourd’hui, on entend encore parler de famies, d’épidémies et de guerre, c’est en grande partie du à des problèmes politiques ou de l’incompétence quelquelle soit. Et pas de notre ignorance et impuissance. Ceux qui pensent que le monde est en endroit violent, affamé et malade n’ont probablement aucune idée à quel point c’était pire dans le passé. On ne peut pas renier tous les progrès que l’humanité a accomplis au cours du 20e siècle. Avoir conscience de cela, c’est se tourner avec optimisme vers le futur en sachant que nos efforts engendrent des résultats. Si les gens continus a souffrir de la famine, des épidémies ou de la guerre au 21e siècle, nous ne pouvons plus accuser les forces de la nature ou la volonté Divine. Pour la première fois, il est en notre pouvoir de réduire ces souffrances.

C’est donc une nouvelle phase dans l’histoire de notre espèce. La question qui se pose désormais c’est “Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ?”. Car oui, maintenant que les 3 plus gros problèmes sont résolus, ou en train de l’être, quelle seront les nouvelles priorités de l’être humain durant les prochains siècles ? Quels sont nos nouveaux objectifs.

1. La lutte contre la faucheuse

Dans la continuité de la lutte contre la famine et les épidémies, l’humanité va tenter de dépasser complètent sa limite biologique la plus contraignante : Le fait de mourir de vieillesse. Selon la déclaration des droits de l’Homme adopté par l’ONU après la Seconde Guerre mondiale, le droit à la vie est la valeur la plus fondamentale de l’humanité. Et vu que la mort viole carrément ce droit, alors l’humanité se doit de lutter face à ce crime contre l’humanité. Logique non ? C’est en tout cas le point de vue d’un groupe grandissant de scientifique, philosophe et médecin. Si on regarde encore une fois l’Histoire, le monde était bien plus religieux qu’aujourd’hui. Et la mort vue par la religion c’est quelque chose de tout à fait normal puisque c’est la volonté de Dieu. Sans parler du fait que la mort n’était pas du tout la fin de l’existence.

Imaginer le Christianime, l’Islam ou l’hindouisme sans le concept de paradis, enfer ou réincarnation ! Du coup personne ne s’est dit que ce serait bien de ne pas mourir. Mais pour le monde moderne et la science actuelle, la mort n’est pas un mystère métaphysique qui donne du sens à notre vie. C’est ni plus ni moins qu’un problème technique que nous pouvons et devons recoudre. Alors bien sûr, tout le monde ne partage pas cet avis. C’est un problème éthique qui doit être discuté, car une société ou la mort ne fait plus partie de l’équation aura de sérieuses modifications a apporté pour que le système tourne correctement. Le premier objectif sera très probablement d’améliorer la qualité de la fin de vie. En d’autre terme, d’éliminer la vieillesse et les maladies qui y sont liées. Et ça, c’est déjà bien mieux accepter globalement. Je n’ai pas envie de souffrir de la vieillesse, personne ne le souhaite. Par contre, est-ce que je veux vivre indéfiniment. Non ! ça ne m’intéresse pas.

Mais ce n’est pas vraiment ce choix qui va nous être proposé, je pense. On ne nous proposera pas de prendre un seul traitement à 25-30 ans qui nous rendra immortels. Mais on nous demandera plutôt : est-ce que tu es content du corps de tes 20 ou 30 ans ? Oui, je me sens bien aussi bien mentalement, intellectuellement et physiquement. Voudrais-tu avoir la certitude de garder plus ou moins le même corps pendant encore 10 ans ? Bien sûr, vouloir le contraire c’est un peu maso ! Et 10 ans plus tard, on aura à nouveau le choix de prendre la pilule. C’est bien plus compliqué de dire non.

Qui a envie de voir son corps s’affaiblir et ne plus pouvoir faire toutes les activités physiques que l’on aime. Des plus intenses comme le sport au plus basique comme marcher. Pareil pour ses facultés intellectuelles, on ne veut pas les perdre ! Et ceux qui sont déjà touchés par un corps en défaillance rêvent de retrouver leur 20 ans.

En réalité, la science moderne n’a pas fait augmenter l’espérance de vie naturelle d’homo sapiens de ne serait ce qu’une seule année. En 1900, si la majorité des gens n’atteignait pas 40 ans, c’était, car la malnutrition, les épidémies ou la violence les frappaient. Mais comme on l’a vu avant, ces 3 problèmes ont été largement maitrisés. Donc l’espérance de vie a doublé. Si demain, on guérit le cancer ou le diabète, cela voudra dire que la majorité des gens vivront jusqu’à 90 ans. Ce qui semble être notre limite biologique. Pour dépasser cette limite et atteindre 150, 500 ans ou plus, il faudra modifier directement les structures fondamentales qui nous constitue. Régénération d’organes, tissus cellulaires et modifications de l’ADN.

Du coup on voit bien que cette lutte contre la mort biologique est un objectif qui a tout son sens dans le planning de l’humanité pour les siècles à venir.

2. Le droit au bonheur.

Le second objectif de l’humanité sera certainement de trouver les clés du bonheur. À travers l’histoire, de nombreux penseurs, prophète ou philosophe ont défini le bonheur comme le bien suprême de l’existence. Cette poursuite du bonheur a longtemps été une quête personnelle, mais elle devient de plus en plus un projet collectif. Lorsqu’au début du 19e, la France, l’Allemagne ou le Japon ont commencé à proposer une sécurité sociale gratuite, des campagnes de vaccinations, des écoles publiques, ou bâtirent des systèmes complexes de traitement des eaux usés et moderniser les villes, ce n’était pas pour rendre les citoyens heureux. Mais bien pour renforcer la nation.

Ces pays avaient besoin de soldat, de travailleur et de femme en bonne santé qui donnerait naissance a plus de soldat et travailleur. En gros, le contrat c’était que tu te battais pour ta nation a 18 ans, tu payais tes taxes a 40 ans, car jusqu’à tes 17 ans, l’état avait pris soin de toi. Mais depuis quelques décennies, de plus en plus de personnes pensent que ces systèmes établis il y a plus d’un siècle doivent désormais avoir pour but de renforcer non pas la nation, mais bien le bonheur de ces citoyens. Nous ne sommes pas là pour servir l’état. L’état est là pour nous servir.

Ce genre de discours est de plus en plus mis en avant par des penseurs, politiciens et économistes. Pendant des décennies, le PIB (Produit Interieur Brut) était LA référence pour savoir si un pays se portait bien. En gros, plus un pays produit de la richesse, mieux il se porte. Mouais … enfin c’est un peu en train de changer avec de nouvelle façon de calculer la santé d’un pays. Désormais, on s’intéresse au bonheur des citoyens, une sorte de BIB (Bonheur Interieur Brut) et les modelés scandinaves, Danemark en tête, s’avèrent au top de l’échelle ! Les gens ne veulent pas produire, ils veulent être heureux. D’autant plus qu’avec l’automatisation du monde du travail, une énorme partie de la production d’un pays sera assurée par les machines et intelligences artificielles.

De plus en plus de projets visant à préparer les sociétés de demain sont mis sur la table. Revenu universel garantissant à chaque citoyen d’être quoiqu’il arrive au-dessus du seuil de pauvreté. Infrastructure universelle offrant à tous éducation gratuite, université, accès à la santé voire même maison et résidence. Côté médecine, des milliards sont investis chaque année dans la recherche pour venir à bout des maladies qui sont encore source de beaucoup de souffrance comme le cancer, le Sida, la malaria ou encore les maladies génétiques.

Ces efforts soulignent bien l’envie de libérer l’humanité de souffrances injustes. Bref, on sent bien que le 2e objectif de l’humanité sera l’accès au bonheur pour le plus grand nombre. Si la famine, les épidémies et la guerre sont en voie d’extinction. Si l’espèce humaine vit une période de paix et de prospérité jamais vue auparavant, et si l’espérance de vie augmente drastiquement, alors on devrait tous finir par être heureux non ? Faux ! Il se trouve qu’il y a un problème avec l’humain. Il a vraiment du mal a être heureux. Et on ne sait pas vraiment ce que c’est que le bonheur.

Il y a plusieurs écoles de pensée, philosophie et théories scientifiques. Du coup, ce sera bien plus compliqué que de vaincre la mort en faite. Il ne s’agit pas simplement d’un problème technique à résoudre. Ou en tous cas, pas que. Si on s’en tient à la Science, alors le bonheur est une sensation plaisante provoquée par des réactions biochimiques. Mais la poursuite de sensation plaisante est la principale raison pour laquelle on ne trouve jamais le bonheur selon le Bouddhisme. On voit bien la contradiction là non ?

Malheureusement, l’humanité semble se tourner vers la solution biochimique, peu importe ce qu’en pensent les moines Tibétain. Notre tolérance envers les sensations désagréables baisse au fil des années et notre envie irrésistible de ressentir des sensations plaisantes augmente. Le marché économique l’a bien compris en proposant chaque année de nouveaux antidouleurs, des parfums de crèmes glacées inédits, des matelas encore plus confortables et des jeux toujours plus addictifs sur smartphone. Le but c’est que vous ne vous vous ennuyez plus jamais en attendant le bus !!

Le problème, c’est que Homo Sapiens n’a pas évolué pour ressentir un flot constant de sensation plaisante. Si c’est ce que nous voulons quand même, les crèmes glacées et les smartphones n’y feront rien. Il sera nécessaire de changer notre biochimie et modifier nos corps et esprits. Donc une crainte c’est que dans notre recherche des clés du bonheur, on aille trop loin dans le contrôle de nos émotions, de notre biochimie. Et que l’on finisse par utiliser des substances légales nous rendant juste heureux biologiquement. Un petit coup de mou et hop, je prends une pilule et je suis heureux. Ce sera comme prendre un café après un réveil difficile.

Inutile de dire que ce n’est pas un futur très attirant, mais d’âpres Yuval Noha Harris, il s’agit du 2e objectif de l’humanité pour le siècle en cours.

3. L’accès à la divinité.

Et ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas juste au sens métaphorique. Mais c’est bien littéralement, le futur de notre espèce. Pendant des milliers d’années, les humains ont imaginé les Dieux d’une manière bien spécifique avec tout un tas de particularité. Et nous sommes en train d’acquérir petit à petit tous les aspects qui définissent ce que nos ancêtres considéraient comme appartenant aux Dieux. Car pour atteindre le 1er et 2e objectif (immortalité et bonheur), l’humanité devra acquérir les moyens de modifier sa propre nature en utilisant certaines techniques. Et ces mêmes techniques pourront par la suite servir à orchestrer nos organes, notre intelligence et nos émotions de la façon que l’on souhaite. Vous pourrez vous acheter la force d’hercule, la beauté d’aphrodite, la sagesse d’Athéna ou la folie de Dyonisos si c’est votre truc. Jusqu’à présent, augmenter l’espèce humaine s’était amélioré nos outils extérieurs. Dans le futur, on fusionnera avec nos outils qui nous permettront de nous améliorer de l’intérieur. Le passage vers la divinité se fera en suivant 3 chemins. Biologique, cyborg et non organique.

La modification biologique vient de la découverte que le corps humain est loin d’avoir atteint son potentiel maximal. Pendant 4 milliards d’années, la sélection naturelle a bidouillé les corps biologiques. Des amibes aux reptiles, aux mammifères à Homo Sapiens. Et il n’y a aucune raison de penser que notre espèce est la dernière étape et que la vie sur Terre a atteint son apogée. Ce serait présomptueux même si je sais que certaines personnes doivent le penser en se regardant devant le miroir. Quelques petites modifications dans les gênes, hormones et neurones d’Homo Erectus ont suffi pour passer d’un animal produisant des cailloux tranchants à Homo Sapiens capable de produire des vaisseaux spatiaux et des ordinateurs. Qui sait ce qui pourrait être le résultat de quelques modifications supplémentaire. Le truc, c’est que cette fois-ci, on ne va pas attendre patiemment sur la sélection naturelle. Les bio-ingénieurs vont donc modifier le code ADN ce qui pourrait créer une espèce aussi différente de nous que l’on ne l’est pour Homo Erectus.

L’étape du cyborg ira un cran au-dessus en fusionnant des parties synthétiques a un corps biologique. Implants, prothèses, millions de nanorobots, etc. ce qui permettra des capacités bien plus grandes que de simples modifications biologiques. Un cyborg pourra exister dans plusieurs endroits simultanément. Tout ce qu’il aura besoin c’est une connexion internet très haut débit.

Et enfin la dernière étape sera de passer complètement la frontière du biologique pour s’aventurer dans les contrées inexplorées du synthétique. Grâce à l’intelligence artificielle, le transfert de conscience ou les réalités virtuelles. Après 4 milliards d’années dans le royaume du monde organique, la vie va se développer sur des substrats non organiques et prendre des chemins que l’on ne peut même pas concevoir dans nos rêves les plus fous.

Avec ces nouvelles capacités, nous aurons atteint la divinité. Alors ça peut paraitre excentrique et pas du tout scientifique. Car la pour la plupart des gens, la divinité est un concept métaphysique qui prend souvent la forme d’une figure omnisciente, paternelle et protectrice. Mais lorsqu’on parle de transformer les humains en des dieux, il faut plutôt comparer cela avec les Dieux Greco-Romain, Égyptiens, Viking ou encore les Devas Indus. Nos descendants auront des défauts et des limitations, tout comme Zeus, Odin ou Osiris. Les Dieux des mythologies mentionnés plus tôt ne jouissaient pas d’omnipotence, mais plutôt de superpouvoir bien spécifique. Comme la capacité de détruire et créer la vie, de transformer leur propre corps, de contrôler leur environnement et la météo, de lire les pensés, communiquer à distance, voyager à des vitesses hallucinante et bien sure, de ne pas être mortel. L’humanité est en train d’acquérir tous ses pouvoirs et en réalité, nous en avons déjà certains. Lorsqu’on prend l’avion ou qu’on téléphone à l’autre bout de la planète, nous ne pensons pas utiliser des pouvoirs divins. Pourtant, c’étaient ce que faisant certains Dieux des anciennes mythologies.

Nous ne savons pas ou ces 3 objectifs vont nous conduire,e encore moins a quoi ressembleront nos descendants comparables à des Dieux. Les milliers d’années qui constituent l’Histoire ont été pleines de révolution technologique, scientifiques, sociales et politiques. Mais une chose est resté consistante : L’humanité elle même. Nos outils et institutions sont bien différents de ce qu’elles étaient à l’antiquité, mais la structure fondamentale de l’être humain reste la même. C’est pour cela que nous nous retrouvons dans les pages de la Bible, le Coran ou le Dharma. Ou dans les écrits de Platon, Confucius ou Lao Tseu. Par contre, prédire le 22e ou 23e siècle est un exercice bien plus compliqué, car les nouveaux objectifs que l’humanité s’est fixés en ce début du 21e siècle ont le pouvoir de transformer notre nature en profondeur. Même si les détails sont obscurs, nous pouvons être plus ou moins sur de la direction générale de l’Histoire. Homo Sapiens va se transformer en Homo Deus.

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