Vers la fin des voitures thermiques : quelles alternatives ?

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Vers la fin des voitures thermiques : quelles alternatives ?
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Les gens aiment leur voiture. Elles nous permettent d’aller où nous voulons, quand nous le voulons. Elles constituent une source de divertissement. Un sentiment de possession. Des chansons parlent de voitures. Prince a écrit une célèbre chanson : “Little Red Corvette”. Mais voilà, la question de savoir si nos voitures vont évoluer se pose et Larry Burns est justement l’homme qui tente d’y répondre. Larry bosse dans la recherche pour General Motors et tente de concevoir un nouveau type de voiture. Lors d’une conférence TED en 2005 (ça remonte, un peu je sais …) , il a expliqué son projet :

Aujourd’hui, plus de 750 millions de personnes dans le monde possèdent une voiture. Cela ne représente que 12% de la population. Nous devons alors vraiment nous poser la question suivante: La Terre peut-elle supporter ce nombre de véhicules ? Et si vous regardez les prévisions pour les 10, 15 et 20 prochaines années, il semble que le parc automobile mondial grossira jusqu’à atteindre 1,1 milliard de véhicules. Maintenant, si vous garez toutes ces voitures en file indienne, et ce tout autour du globe, nous pourrions faire 125 fois le tour de la Terre.

Mais nous avons fait de grands progrès dans les technologies automobiles au cours des 100 dernières années. Les voitures sont bien plus propres, plus sûres, plus économiques, et radicalement meilleur marché qu’il y a 100 ans. Mais le fait est que : l’ADN principal du monde de l’automobile n’a que très peu changé. Si nous devions réinventer l’automobile aujourd’hui, plutôt qu’il y a 100 ans, sachant les technologies qui existent actuellement, que ferions-nous ?

Nous voudrions quelque chose qui soit vraiment abordable. La pile à combustible apparaît idéale : Un système de propulsion aux piles à combustible comme moteur à combustion interne qui ne rejette que de la vapeur d’eau. Nous voulions outrepasser les conjectures de Moore avec des commandes électroniques et un logiciel, et nous désirions absolument être connectés à notre voiture. Ainsi nous nous sommes lancés dans la réinvention d’un moteur électrochimique où les piles à combustible, en l’occurrence l’hydrogène, fourniraient l’énergie. Le premier enjeu était l’autonomie. Nous avons représenté tous les composants du système de propulsion aux piles à combustible. Ensuite nous nous sommes concentrés sur la concrétisation de cela avec Hy-Wire. Hy-Wire est la première pile à combustible permettant de faire rouler un véhicule, et nous avons poursuivi jusqu’à maintenant avec Sequel.

Nous avons fait une analyse dans laquelle vous auriez une station par ville reliée à chacune des stations des 100 plus grandes villes des Etats Unis. Les stations seraient ainsi placées afin que vous ne soyez à tout moment qu’à moins de 3 km d’une station. Nous en avons placé tous les 40 km sur l’autoroute, ce qui représente près de 12 000 stations. Et à 1 million de dollars par station, cela représenterait près de 12 milliards de dollars. C’est beaucoup d’argent. Mais si aujourd’hui vous construisiez un pipeline en Alaska, cela vous coûterait deux fois plus cher. La vraie bonne solution réside dans le ravitaillement à domicile, comme pour recharger votre ordinateur ou votre téléphone portable. C’est pourquoi nous sommes plutôt confiants sur le futur de l’hydrogène. Nous pensons que la question n’est pas de savoir si mais quand cela aura lieu.

Ce que nous avons placé au centre de nos priorités – et nous faisons de grands progrès dans cette optique – est d’obtenir un système de propulsion basé sur l’hydrogène pouvant rivaliser avec le moteur à combustion interne – nous entendons par là de rendre le moteur à combustion interne obsolète – et de faire cela du point de vue de son prix, de ses performances et de sa pérennité. Nous n’avons pas encore rencontré au cours de notre travail de développement quelque chose qui nous indiquerait que ce n’est pas possible.

Je suis très intrigué par le fait que nos voitures et nos camions restent immobiles 90 % du temps. Ils sont garés tout autour de nous. Ils sont normalement stationnés à moins de 30 mètres de leur propriétaire. C’est donc une énorme capacité à produire et générer de l’énergie. L’hydrogène et les piles à combustible nous offrent cette opportunité d’utiliser véritablement nos voitures et nos camions, même quand ils sont garés, pour générer de l’électricité et alimenter le réseau.

Nous pourrions imaginer bâtir le réseau ultime : à savoir de connecter tous les processeurs et tous les véhicules lorsqu’ils sont en stationnement en constituant une partie du réseau pour la capacité informatique. Le véhicule devient alors un produit-machine, pas au sens de commodité, mais au sens d’appareil, de source énergétique mobile, de plate-forme mobile utilisable pour l’information, l’informatique et la communication, aussi bien que comme moyen de transport

Et l’enjeu de tout ce projet est de créer un produit abordable, de le rendre passionnant, de le rendre lucratif. Et ici encore, il s’agit d’une bien grande marche à franchir.

Alors certes, on peut y voir des arguments de vente de la part de Larry Burns (après tout il bosse pour General Motors), mais quand même, ça laisse optimiste sur notre capacité à trouver des alternatives aux moteurs à combustible. Surtout que plusieurs constructeurs s’y sont mis (Toyota, Honda, Chevrolet …) Mais il faudra encore attendre probablement plusieurs années pour voir une évolution majeure dans notre mode de transport préféré. Est-ce que la planète pourra supporter encore plus d’émission de CO2 … ?
Espérons !

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  1. Jean-Luc Durand 1 janvier 2017 at 13 h 38 min - Reply

    Bonjour Gaëtan,

    Article intéressant, c’est vrai que la recherche dans le domaine automobile est indispensable car le “tout transport en commun” est une utopie.

    Mais personnellement je crois plus que la voiture de l’avenir sera électrique qu’à hydrogène. Pourquoi ? Parce qu’elle est beaucoup plus simple et plus sûre. L’hydrogène est complexe à stocker car c’est un gaz. On a vu la difficulté avec le GPL. Avec l’électrique, plus de danger, et en plus la mécanique de la voiture fait l’économie de mécaniques complexes comme la boite de vitesse, car le moteur électrique est directement connecté aux roues. Donc le véhicule est plus léger (hors batteries), et plus fiable.

    Le seul hic, c’est que les technologies actuelles de batteries sont insuffisamment performantes. Il faudrait multiplier leur capacité par 3 ou 4 pour remplacer véritablement les moteurs thermiques. Et aussi, surtout, accélérer le temps de rechargement : même chez Tesla, cela prend au minimum 30 minutes. Un jour de grand départ sur l’autoroute, ça serait la congestion assurée aux stations-services.

    Il y a une technologie qui pourrait tout révolutionner : la batterie à condensateurs. Capacité élevée, chargement quasi-instantané : http://www.supercondensateur.com/
    Mais elle n’est pas encore au point. Pour l’instant…

    Au fait, meilleurs voeux pour 2017 !

    Jean-Luc

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