L’émergence de l’Homme bionique : les prothèses et leur impact sur l’humanité

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L'émergence de l'Homme bionique : les prothèses et leur impact sur l'humanité
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Nous sommes la première espèce sur cette planète ayant atteint la capacité de modifier notre propre évolution. Et c’est la technologie qui nous en donne les moyens. Cela fait déjà plusieurs millénaires que la sélection naturelle n’opère plus de la même manière pour Homo Sapiens que pour les autres espèces. Depuis la révolution agricole il y a 12 000 ans, même les plus faibles, les plus vieux et les plus malades peuvent survivre. Si vous êtes myope, vous n’auriez surement pas fait long feu dans la savane africaine, aujourd’hui, un rendez-vous chez l’opticien et vous avez des lunettes correctrices. Ou carrément une chirurgie laser.

Et lorsqu’il s’agit d’améliorer la condition d’un être humain handicapé, les prothèses sont en pole position. Et la bonne nouvelle, c’est que leur évolution est vraiment impressionnante ! Il sera bientôt fini le temps où être amputé c’est forcément devenir amoindri par rapport au reste de la société. De nombreux chercheurs sont en train de mettre au point des prothèses qui remplacent de plus en plus efficacement les membres perdus.

Outre la jambe de bois et le crochet de pirate, pendant longtemps, la seule alternative c’était de mettre des prothèses rigides ou articulés qui n’était pas très esthétique et qui limitait la mobilité de la personne. Mais à mesure des progrès en informatique et robotique de la fin du 20e siècle, les prothèses ont commencé à être équipées de moteurs, et microprocesseur.

Certaines prothèses robotique coûte très cher. Une jambe se situe entre 5000 et 50 000 euros par exemple. Ce qui laisse les personnes les plus défavorisées financièrement dans une situation précaire. Mais la révolution des imprimantes 3D apporte des solutions qui généralisent l’utilisation des prothèses. Par exemple ce petit gars est né sans bras, mais son père a eu l’idée de fabriquer lui même des prothèses en utilisant des imprimantes 3D. À la fois très utile, mais c’est également vu comme un jeu pour le gamin, car il peut choisir la forme et la couleur de son bras. Quelque chose que ses potes de l’école ne peuvent pas faire. Donc d’une certaine façon, il transforme son handicape en avantage. Et plus ils essaient différentes formes, plus ils apprennent. En analysant comment les muscles de l’avant-bras se contractent, ils peuvent faire en sorte que la main artificielle se ferme par exemple.

Mais si on laisse le côté artisanal pour regarder ce que font les professionnels et les chercheurs, on se rend compte que la qualité des prothèses aujourd’hui est vraiment impressionnante. On se rapproche de plus en plus de ce que l’on peut voir dans Star Wars, Terminator, Deus Ex Machina ou d’autres oeuvres de Science Fiction. La mobilité des doigts, la finition, et la connexion avec le cerveau donnent aux amputés des bras une meilleure dextérité. Ce qui est fou c’est que certains amputés ne se contentent pas d’une seule prothèse de remplacement. Ils ont plutôt une panoplie en fonction de leur utilisation. Par exemple, ce musicien souhaite une prothèse pour devenir meilleur à la batterie donc il collabore avec une équipe de chercheur pour mettre au point une prothèse spécifique. Et en ayant cette prothèse capable d’utiliser deux bâtons, il génère des sons qu’aucun humain ne peut reproduire sur cet instrument. Il passe de handicapé à surhumain en quelque sorte. Et évidemment, une fois la session de batterie terminée, il enfile une autre prothèse pour conduire.

La neuroscience a également son mot à dire dans le développement de membres artificiels. Des capteurs implantés dans le cerveau peuvent enregistrer les signaux émis par des neurones. Ces signaux sont amplifiés et transmis à une prothèse ce qui donne aux patients la possibilité de contrôler par la pensée un bras artificielle. Tout comme nous le faisons avec nos membres biologiques. C’est vraiment le pas à franchir pour complètement révolutionner le domaine de la bionique et des prosthétiques. En 2014, un paraplégique a donné le coup d’envoi de la coupe du monde de football au Brésil grâce à un exosquelette contrôlé par sa pensée. Cet exemple de connexion cerveau machine a pour but de permettre à des paraplégiques de remarcher, mais également l’utilisation de nouvelles générations de prothèse répondant à la lettre aux ordres donnés par le cerveau.

Mais laissez-moi vous présentez le bras robotique le plus perfectionnée aujourd’hui : Le Modular Prosthetic Limb conçu au Johns Hopkins’ Applied Physics Lab de Baltimore, aux États-Unis. Capable de réagir à la pensée humaine et de faire tout ce qu’une main peut faire. Bouger tous les doigts avec 3 phalanges, tenir, serrer, etc. Ce bras robotique interprète les signaux du système nerveux et les retranscrits en mouvement. Mais ce qui est unique avec cette prothèse, c’est qu’elle contient plus de 100 capteurs capables de renvoyer des informations jusqu’au cerveau afin que l’utilisateur puisse ressentir la pression, température, contact, etc. On a donc une feedback loop, ou boucle de rétroaction. C’est-à-dire que le cerveau envoi l’information de bouger la main pour attraper un objet, la prothèse s’exécute et envoi à son tour une information au cerveau concernant la pression, la température, la texture de l’objet. C’est le saint Graal des prothèses finalement. Si un amputé peut à nouveau utiliser un membre qui en plus lui renvoie des sensations, alors fini le handicap. Il pourra tenir la main d’une autre personne et sentir le contact de cet échange, ce qui change clairement la vie des utilisateurs.

Ce bras est encore très cher, plusieurs centaines de milliers d’euros, et la recherche continu afin d’améliorer le système. Mais c’est évident qu’un jour, tous les amputés auront accès à cette technologie. Et franchement, si je croise une personne dans la rue avec un bras pareil, je ne vais pas me dire que c’est un handicapé. Plutôt que c’est un putain de cyborg que je ferais mieux de ne pas faire chier. Et c’est évident ces prothèses avancées intéressent grandement les différents états majors pour des usages militaires telle que exosquelette, contrôle à distance de robot, et création de super soldat cyborg !!

Et pourquoi s’arrêter avec une prothèse attachée à mon corps ? Si je peux contrôler par la pensée un bras ou une jambe artificielle et que j’ai une connexion qui peut voyager en ligne à travers le globe, alors je peux potentiellement contrôler par la pensée un bras se trouvant au Japon. Et là, la définition de l’être humain commence à devenir plus floue, puisque ce que je considère comme une partie de mon corps se trouve à des milliers de kilomètres du reste, et pourtant, j’arrive toujours à le contrôler.

On est donc entré dans l’âge de la cybernétique et de la bio-ingénierie, en d’autres termes, dans l’âge du transhumanisme. Qu’on aime cette idée ou pas, que l’on ai des craintes ou de l’excitation, nous allons continuer à nous rapprocher d’une fusion avec la machine. Un moyen formidable de permettre aux paraplégiques et amputés de retrouver leur mobilité perdue, mais également un moyen d’augmenter les facultés naturelles de l’être humain. Courir plus vite, sauter plus haut, une force décuplée … les handicapés de demain seront des surhumains et rester 100% biologique sera le nouveau handicape.

L’humain de demain changera ses membres en fonction de ce qu’il veut faire. Faire de l’escalade, il existe des jambes pour ça. Joueur de la guitare, juste achète la main prévue pour. Les prothèses les plus avancées aujourd’hui font déjà l’objet d’une curiosité positive voire même d’admiration. À partir de quand les humains non handicapés voudront eux aussi bénéficier de la bionique ? Et que se passera t-il lorsque quelqu’un fabriquera dans son garage son propre bras robotique capable de tirer des balles réel ?

Les questions éthiques concernant la robotique, la cybernétique et la bionique vont êtres monstrueuses et la réglementation sur l’utilisation des prothèses robotique est loin d’être claire. Il arrivera forcément un jour une prothèse robotique sera plus performante qu’un bras ou une jambe naturelle. Dès lors, se faire amputé pour obtenir l’une de ses prothèses sera une pratique aussi commune que d’aller se faire tatouer ou se faire faire un piercing. Ce sera considéré comme cool. Les anciennes générations conservatives se diront que c’est une pratique dégoûtante, et ils interdiront peut être leurs enfants de le faire. Pour des raisons religieuses, ou simplement, car le fossé générationnel sera trop grand et ce qui est considéré comme normale pour les enfants ne le sera pas pour les parents. Nos lois vont devoir s’adapter à une population qui devient de plus en plus augmentée. Car même si des interdictions sont mises en place, ceux qui se font appeler les biohacker se chargeront d’augmenter les gens illégalement.

Et on a parlé uniquement des prothèses ici. Mais une fois que l’on pourra greffer des bras artificiels supérieurs, pourquoi s’arrêter là ? Pourquoi pas des oreilles artificielles capables d’entendre à une portée surhumaine et des fréquences beaucoup plus élevées. Et pourquoi se contenter de voir uniquement la lumière visible ? Pourquoi ne pas voir les rayons X, la lumière ultraviolette et infrarouge ? Le futur n’est pas déterministe, mais cela semble être le chemin sur lequel nous nous trouvons. Et peut-être que c’est une étape inévitable en quelque sorte. La vie biologique se transforme en vie synthétique. Ce qui ferait d’Homo Sapiens une espèce en transition. Une chrysalide donnant naissance à la prochaine étape de l’évolution de la vie sur Terre.

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  1. mathieu CELEYRON 4 janvier 2019 at 22 h 54 min - Reply

    Salut Gaëtan ,passionnant comme d’hab et toujours ces pointes d’humour sous-jacentes et pince- sans- rire qui font l’originalité de ton style très originale…on s’instruit et on se marre quoi de mieux !

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